corinne merle
Chamboulons-nous !
Ça chamboule de partout ...
J’adore les chamboulements, et leur particularité quand ils surviennent, c’est d’être imprévu.
Mais là ! Imprévu première classe !
Comme j’ai décidé d’être au plus près de ma réalité dans cette Lettre du dernier jour du mois, il est normal que je vous raconte tout (ou presque) dans le détail.
J’étais en train de coller la date du 25 novembre 2024 sur mes beaux marque-pages de Comment Virginie D. a sauvé ma vie…, puisque si vous avez suivi les épisodes précédents vous savez que je joue mon spectacle à Asnières ce jour-là, quand patatras-chamboule-tout, la directrice du théâtre d’Asnières m’appelle !
Petit souci d’emploi du temps du théâtre, elle me propose de jouer 10 jours avant !!!
Mais… C’est que j’ai déjà commencé ma communication, fait le planning avec les camarades qui m’accompagnent dans mes aventures. Alors, que faire ? Avancer et choisir de jouer un vendredi ou un samedi ou un dimanche ?
Téléphone aux camarades, consultation des agendas des uns et des autres, réalignement des chakras et hop, chamboulement accepté !
J’espère ainsi vous retrouver au
Théâtre du Petit Manoir à Asnières, le 15 novembre à 20h30
https://www.theatrelepetitmanoir.com/Billetterie
Parlons maintenant d’un autre chamboulement.
Le vôtre...
C’est vous qui m’avez chamboulée par vos réponses à ma précédente lettre.
Vous avez été interrogés, parfois choqués par mon propos sur la violence des hommes, sur le fait de dire « ce sont les hommes qui violent ». Si j’écoutais certains, il me faudrait à chaque fois prendre d’immenses pincettes pour aborder cet immense sujet.
Car c’est en un, sujet immense.
Je ne sais pas répondre autre chose à tout cela que :
Venez voir Comment Virginie D. a sauvé ma vie… pour qu’on commence simplement à mettre ces choses-là au clair.
Et si vous n’êtes pas d’accord, vous pourrez sortir… discrètement.
Ou mieux on en parle après.
Quoiqu’il en soit,
Vive le chamboulement !
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RENDONS À CLÉOPÂTRE CE QUI EST À …CLÉOPÂTRE !
Elsa Morante et "La storia"
Une écrivaine victime de son succès
En 1974, le roman d’Elsa Morante rencontre un immense succès populaire mais suscite les critiques de la gauche italienne. Anatomie d’une "affaire" littéraire qui conforta la solitude d'une autrice aussi brillante que tourmentée.
INSPIRATIONS
Kate Winslet, résolument actrice
Confrontée dès son plus jeune âge au diktat de la minceur, Kate Winslet dessine un parcours à sa façon, en choisissant d'incarner des femmes authentiques, à la psyché complexe et au corps réaliste, montrant une résolution sans faille dans ses choix d'interprétation.
C’est en travaillant avec Jessica Hénou que j’ai découvert le maloya, une musique héritée de l'esclavage.
Le maloya réunionnais est un chant de résistance : né pendant l'esclavage puis transmis aux engagés indiens venus travailler à La Réunion au 19ème siècle, il a ensuite été officieusement banni de l'île par les autorités françaises à cause de son assimilation au parti communiste réunionnais pro-autonomie et s'est réinventé dans la clandestinité. Peut-on faire évoluer cette musique sacrée sans la dénaturer et en trahir le message ?
LECTURE
Celui qui a vu la forêt grandir Lina Nordquist (10/18)
Forêt en suède / Vie dramatique de la famille / Noir et lumière / Nature +++
Le réseau John Grisham (JC Lattès)
Avocat en couple avec une autrice culinaire / Prise d’otage jeune avocate / Enquête +
Jocaste Reine Nancy Huston (Actes Sud)
Version nouvelle d’Œdipe / Amour entre eux / Version de Jocaste +
Célèbre Maud Ventura (L’iconoclaste)
Dans sa tête / Toutes les voix de la jeune fille à la star / Monstre ++
FÉMINISME
Ménopauses, quand les femmes en parlent…
Douze femmes racontent comment elles vivent la ménopause, bouleversement qui peut paradoxalement s’avérer libérateur. Ce documentaire éclairant de Julie Talon ("Préliminaires") offre une passionnante galerie de portraits.
Rivalités… Les sociétés occidentales se sont aussi attelées à façonner une rivalité entre sœurs dans l’imaginaire collectif : Françoise Dorléac et Catherine Deneuve, Kate et Pippa Middleton en sont des exemples. Mais est-ce synonyme de réalité ? L’absence d’un équivalent féminin au mot « fratrie » est-elle symptomatique d’une vision réductrice des relations entre sœurs ? Quelles peuvent être leurs différentes dynamiques relationnelles ?
À écouter dans Le Téléphone sonne avec Blanche Leridon, essayiste, auteure de Le Château de mes sœurs (Les Pérégrines, 2024) et Juliette Nothomb, écrivaine (dernier livre : Mémoire d’une jument, JC Lattès, 2024).
ET SINON, LE BOULOT ?
On a bien travaillé notre Œdipe ta mère ! Il commence à prendre forme et c’est toujours émouvant d’assister à la naissance d’un spectacle.
Nous sommes en plein travail, avec ce que ça comporte de labeur, d’émotions, de recherches, de joies, de doutes, de rires aussi, de fatigue et de beaucoup d’énergie.
Ce travail collectif est très galvanisant.
Souvent, on me demande si c’est dur de créer un spectacle. Non ce n’est pas dur, c’est extrêmement motivant. Et même si on ne sauve pas des vies, j’ai (peut-être) l’orgueil de penser que j’offre de l’émotion. Ce quelque chose en plus qui fait que la joie vibre et qu’ensemble on est vivant.es.
En fait, ce qui est difficile c’est de tenir dans la distance, de garder le souffle.
Le plus dur c’est de tenir.
Alors oui, cette collecte pour la création d’Œdipe ta mère ! y est pour beaucoup.
Merci à vous de nous envoyer de la force, qu’elle soit petite ou grande : elle sera la bienvenue.
Elle participera à notre fête.
Et bien sûr vous pouvez bénéficier d'une réduction d'impôt égale à 66 % du montant de votre don, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable.
Un grand et vif merci à la première donatrice : son fauteuil est déjà réservé !
Générique
@Camille Wodling (photo de couverture)
#CommentVirginieD.aSauvéMaVie
#Elsa Morante
#Kate Winslet
@Jessica Hénou
#Lina Nordquist
#John Grisham
#Nancy Huston
#Maud Ventura
#Meryl Streep
#Julie Talon
#OedipeTaMère
Ma résidence à moi, c’est champagne ! 🥂🥂🥂
La lettre du dernier jour du mois # 68
AOÛT 2024
J’ai une nouvelle résidence ! Et elle n’est pas secondaire ni principale.
Mais une femme comme moi a besoin parfois principalement d’une résidence.
Ma résidence se trouve à Charenton.
Plus précisément au Théâtre des 2Rives.
Ma merveilleuse résidence est un temps d’accueil précieux pour créer, travailler, imaginer et tenter de nouvelles choses en laissant l’imagination se répandre.
Et ça fonctionne très bien ! L’énergie créatrice s’épanouit en résidence.
Souvent je transforme mon salon en lieu de répétition, et même si j’ai la chance de pouvoir le faire et de bien travailler chez moi, ce n’est pas la même chose.
En résidence mon attention est décuplée, elle est différente, elle est plus sérieuse … tout simplement parce qu’elle est considérée comme précieuse. Car reconnue par le lieu.
J’en profite pour remercier Laurie Martin, la directrice du Théâtre des 2Rives, d’accompagner comme co-productrice Œdipe ta mère ! et de nous permettre de travailler dans son lieu.
Et oui ! Mon nouvel opus scénique s’intitule Œdipe ta mère !
PS : Et voilà c’est reparti pour une belle décennie !
Merci pour vos pensées.
Et bien sûr : Champagne !
RENDONS AUX CLÉOPÂTRE CE QUI EST AUX …CLÉOPÂTRE !
La presse a parlé d’elle à sa disparition. On a vu des photos, lu des témoignages de comédiennes qui expriment leur gratitude à cette grande, très grande Gena Rowlands. Elle qui savait mettre sa puissance d’actrice à disposition de son personnage. Elle qui lisait et relisait ses scénarios en entier, jusqu’à plus soif.
Et puis Delon lui a pris toute la place, il a occupé toutes les places disponibles après les Jeux Olympiques…
Moi je garde mon torrent d’amour pour Gena, l’immense et la « terrifique » Gena Rowlands.
Et décidément, ce mois d’août a été rude pour les femmes libres.
Adieu Catherine Ribeiro !
INSPIRATIONS
Juste le souffle de Laura Vazquez
LECTURE
Extrêmement fort et incroyablement près Jonathan Safran Foer (Points)
11 septembre / Disparition du père / Son fils prodigue / Recherches / Rencontres ++
Je m’y perds, mais quelque chose de terrible et de fragile me rattrape….
« On ne peut rien aimer, plus qu’on aime à qui nous manque »
Sur la dalle Fred Varga (J’ai lu)
La Bretagne / Enquête d’Adamsberg / Policiers hors-norme / Laisser les bulles de l’inconscient monter +
Les gens de Bilbao naissent où ils veulent Maria Larrea (Le Livre de Poche)
Couple immigré espagnol / Abandon d’enfant / Tarot / Enquête sur sa naissance +++++
Reste Adeline Dieudonné (Poche)
Road movie avec un mort / Amour / Être la maîtresse / Coupeuse de feu +++++
Brûlent les âmes Marlène Charine (Le Livre de Poche)
Vivre après les traumatismes d’un psychopathe / Jeune policière / Apprendre à vivre avec des visions +++
La liste de mes envies Grégoire Delacourt (Le Livre de Poche)
Jocelyne gagne beaucoup d’argent / Comment le dépenser ? / Couple / Amour / Jocelyn
Le nid du coucou Camilla Läckberg (Acte noir Acte Sud)
Suède / une fête de mariage parfaite / Personne trans / Monde de l’édition +++
FÉMINISME
Ommolbahni Hassani dite "Shamsia" (1988/...) est une graffeuse afghane et professeure agrégée de sculpture à l'université de Kaboul. Elle a popularisé le Street Art dans les rues de Kaboul.
Hassani a peint des graffitis à Kaboul pour sensibiliser le public aux années de guerre.
« L'art change l'esprit des gens et les gens changent le monde. »
ET SINON, LE BOULOT ?
La première semaine de résidence au Théâtre des 2 Rives à Charenton-le-Pont, a commencé le 26 août : J-173 avant la création d’Œdipe ta mère !
Je ne peux pas dire que ce soit le début puisque le texte est presque prêt… Merci François pour ta lecture, ta réécriture et ta compréhension de mon univers (ce n’est pas à la portée du premier ni de la première venue !) Et le travail d’écriture n’est pas terminé puisque nous allons frotter le texte sur le plateau. Oui je sais il est d’usage de dire « au » plateau, pour décrire ce moment particulier où l’on vient sur scène et que l’on se met à essayer le texte. Oui, comme un vêtement !
Ensuite, nous l’ajusterons au personnage en train de naître : plus court ici, plus long là, peut-être oser sans à ce moment….
Heureuse d’entendre les premiers sons de Jeanne, de commencer à bouger dessus avec Jessica.
Le 26 août : J-173 et ce petit truc dans le ventre que reconnaît l’amoureuse.
Ce petit truc qui palpite d’impatience, qui fait un peu peur aussi, qui rend légère et fait briller les yeux. Ce petit truc à apprendre à connaître, sans le dompter, lui laisser devenir cette force un peu folle, complètement folle et sauvage.
Et tout cela ne serait pas possible sans l’équipe du Théâtre des 2Rives. Merci pour l’accueil et merci pour votre confiance.
Générique
@Laurie Martin
#Géna Rowlands.
#Catherine Ribeiro
@Laura Vazquez
#Jonathan Safran Foer
#Fred Varga
@Maria Larrea
@Adeline Dieudonné
@Marlène Charine
#Grégoire Delacourt
#Camilla Läcberg
@Shamsia
@Théâtre des 2 Rives
@François Jenny
@Jeanne-Léopoldine Claustre
@Jessica Hénou
Une petite révélation pour vous…et une grande pour moi
La lettre du dernier jour du mois # 65
Mai 2024
C’est arrivé quand j’étais gone, une gamine si vous préférez. Lyon, théâtre du 8ème, assise dans la salle, les yeux grands ouverts, je découvre LE théâtre.
Sur scène, un homme. Il était seul, habillé d’un haut clair, même pas un costume particulier.
Un physique à la Felix Leclerc.
Proche de lui, une grande et belle malle.
Son nom ? Je ne m’en souviens absolument pas. Ni du titre de son spectacle, ni même du contenu de la malle…
Lui seul, sans rien. Enfin si son corps, sa voix et… la lumière sur lui.
En face, le public, son souffle, son silence.
Pour la première fois je voyais ça.
Pour la première fois je sentais ça.
Assise dans un fauteuil de velours rouge, je me suis sentie seule ET dans le public.
Aspirée par ça.
Vertige. Logique renversée. J’ai décollé de ma réalité.
Trouble intense.
Wouahouhhhh !
C’est ça que je veux faire !
Je suis retournée au Théâtre du 8èm à Lyon à plusieurs reprises. Ma mère nous abonnait tous les ans ma sœur et moi. Le rôle d’une mère est donc aussi de nourrir l’imaginaire et l’appétit émotionnel de ses enfants. Je m’en souviendrais plus tard. Merci Maman !
Un soir, Jacques Weber jouait son seul en scène « Faena ». Je suis assise dans la salle et je n’en perds pas une miette.
Au milieu du spectacle, Jacques Weber descend de scène pour chercher Roxanne et lui déclamer son amour.
Je le fixe intensément avec cette conviction que le comédien ne regarde que moi. Je le fixe et je pense fort « si c’est moi qu’il choisit… je ferais du théâtre ! ». Mon cœur tape fort. Je le vois s’approcher et… dépasser mon rang !!! Déception abyssale. Soudainement il se retourne, revient en arrière et s’adressant au public il dit : « D’habitude je choisis une femme mais là, (il me désigne) cette jeune fille m’a regardé avec une telle intensité… » et il pose le genou devant moi !
C’était fait. Mon pacte avec le théâtre était scellé.
Quand je vais voir une représentation au Théâtre des 2Rives à Charenton, je me retrouve comme au Théâtre du 8èm à Lyon. Au chaud, protégée comme dans un ventre et dans une réalité de rêve et d’imaginaire.
Parce que ces deux salles se ressemblent.
Parce qu’il y a des chemins de merveilleux inconscients. Je suis actuellement en pleine préparation mon prochain spectacle que je jouerai au Théâtre des 2Rives en 2025.
Je serai seule en scène. Avec presque rien.
Ah si, ma voix, mon corps …et la lumière !
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RENDONS À CLÉOPÂTRE CE QUI EST À …CLÉOPÂTRE !
Je ne connais pas Renée Vivien (1877-1909) et je ne sais pas si je la lirai. Pourtant j’ai été passionnée par la chercheuse Camille Islert, qui signe "Renée Vivien, une poétique sous influence ?" (PUL). C’est brillant. On y retrouve la figure de l’androgyne, que Renée Vivien retourne au féminin.
INSPIRATIONS
Tellement d’accord avec Clotilde Hesme : "L'injonction qu'on nous fait d'être calme est d'une grande violence".
Parce que la colère domptée et bien dirigée peut être un sacré carburant !
Beauté : Clara Ysé chante "Lettre à M" !
Ça commence comme ça « Un jour, Julie s’assoit à côté de Samuel dans le bus pour aller à l’école. Au début, il est vexé car elle ne veut pas partager ses écouteurs avec lui. Finalement, ils parlent de leurs goûts musicaux. C’est là que Samuel décide qu’il l’aime. » Et ensuite c’est juste merveilleux, prenant, touchant, fin et drôle. Je n’ai pas de grandes nostalgies de mon enfance, mais là cette série m’a cueillie. Je suis tombée amoureuse de Samuel. Réalisation et écriture Emilie Tronche
LECTURE
Un super mois de lecture ; les polars qui reviennent comme un merveilleux virus…
Écrire Marguerite Duras (Folio) Des fulgurances / Des redites / Mais des fulgurances / Je n’ai pas tenu la 3ème nouvelle « Roma » +++
Le plan infini Isabelle Allende (Fayard)
Saga / Californie / Famille / Guerre du Vietman +++
Une deux trois Dror Mishani (Foli policier)
Israël / Roumanie / Femmes tuées (encore !) / Solitude +++
Le silence des cloîtres Alicia Giménez Bartlett (Rivages/Noir)
Espagne / Momie / Famille recomposée / Inspectrice / Couvent / Sœur supérieure fumeuse +++
Les garçons qui brûlent Eva Bjorg (Points)
Islande / Jeune fille au pair / Enquêtrice enceinte +++
Ça ne coûte rien de demander Sara Lövestan (Pocket)
2ème lecture / Toujours aussi bien / Immigré Iranien / Transidentité +++
Rites de mort Alicia Giménez Bartlett (Rivages/Noir)
Enquêtrice espagnole / 1ère enquête / Vie privée / Amitié vieux flic +++
Chacun sa vérité Sara Lövestan (Pocket)
Stockholm / Petite fille disparue / Mère ? / Survivre sans exister légalement +++
FÉMINISME
Moi aussi : le court métrage de Judith Godrèche sur les violences sexuelles, un recueil de témoignages de femmes et d'hommes, victimes de violences sexuelles, vous pouvez le voir sur ce lien. Bravo à la foule
Isild Le Besco, autrice : "Les femmes peuvent parler mais s’offrent en sacrifice pour que les choses changent ". Même si le sacrifice commence à peser lourd…
1975 : l’Année de la femme se clôt sur une émission sexiste à la télé, les féministes ripostent par un film qui deviendra culte, "Maso et Miso vont en bateau"
Toujours revenir aux fondamentaux, par exemple le mythe de "L’allumeuse" … et déconstruire bien sûr !
ET SINON, LE BOULOT ?
Voici quelques images de la toute première esquisse du beau projet de Jessica Hénou Hélène l’esclave, Hélène l’affranchie.
Un travail autour de la figure de son aïeule Hélène, esclave à l'île de la Réunion dont Jessica a retrouvé l'acte d'affranchissement sans même savoir qu’elle était afro-descendante et descendante d'esclave.
Un voyage partagé avec Scarlet Scarlet pour le mouvement. Toutes trois, nous tentons de donner corps et voix à Hélène.
©alkistis kokkini
Générique
#Félix Leclerc
@Jacques Weber
@Théâtredes2Rives
#Renée Vivien
@JudithGodrèche
#MoiAussi
@ClotildeHesme
@ClaraYsé
@EmilieTronche
#Marguerite Duras
#Isabelle Allende
#Dror Mishani
#Alicia Giménez Bartlett
#Eva Bjorg
#Sara Lövestan
@IsildLeBesco
@JessicaHénou
Scarlet Scarlet
Une chasse aux trésors
La lettre du dernier jour du mois # 62
Février 2024
Il est des petits événements de la vie qui soudain vous propulsent dans un océan d’émotions multiples. Et ce mois de février j’ai été saisie par un événement de cette nature : j’ai retrouvé la malle de mon grand-père !
Une malle en bois toute simple. Mon grand-père était chasseur et cette malle lui servait à stocker ses munitions. Je l’avais récupérée et dans ma prime jeunesse je m’en suis servie pour y stocker mes munitions à moi. Chasseuses d’émotions et de souvenirs, mes munitions étaient d’une toute autre nature que celle de mon grand-père. Je l’avais oubliée cette malle. Elle était glissée sous la montée d’escalier chez mes parents. J’ai ouvert ses crochets de fer et comme dans les dessins animés, un nuage s’est élevé. Un nuage de toutes les couleurs, un tourbillon d’émotions.
J’ai retrouvé intactes les photos que je découpais dans les magazines (Coluche, Gérard Philipe, Barbara…) Les posters de Jacques Higelin et du TNP sont comme neufs. Il me semblait encore sentir la colle de mon dernier collage en couverture d’un grand cahier, et à l’intérieur mon écriture, plus jeune, certes, mais des mots et encore des mots…
Dans deux grandes enveloppes, des lettres envoyées par mon amoureux de l’époque. Des lettres enflammées, pleine d’amour et de désespoir, des lettres qui ressemblaient à notre musique : du rock !
Le garçon gentil et torturé, je l’avais complètement oublié. Quand je fais le compte de mes amoureux pour m’endormir (les moutons qui sautent la barrière ça m’énervent ; c’est contre-productif) et bien je m’endors avant d’arriver à lui… la prochaine fois je le ferai dans l’autre sens !
Dans la malle il y avait même mon tourne disque orange : toute une époque. Que d’émotions…trop d’émotions. J’ai refermé la malle : ce n’était pas le moment de pleurer. Je l’ai replacé sous les escaliers, préférant savourer mes trésors plus tard. Avec ma sœur, nous jouions avec elle : nous étions des pirates.
J’ai été tenté de la laisser dans la maison de notre enfance, mais finalement la curiosité a été la plus forte. Il y a deux jours, les circonstances m’ont permis de remonter en voiture avec elle.
Elle est à l’entrée de mon appartement. Nous attendons toutes les deux le bon moment de nos retrouvailles. Je mettrais un disque de Jacquot qui a survécu à mes déménagements, et je laisserais la magie de la malle opérer.
Un sacré face à face avec mes vieilles munitions : images, cahiers, lettres, théâtre. « Non je n’ai pas changée »… c’est pas du Higelin ça…
Telle que j’étais, je suis devenue : oui, c’est vraiment moi !
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RENDONS À JUDITH CE QUI EST À … JUDITH !
Toutes les prises de paroles de Judith Godrèche sont claires, denses, sensibles, vitales.
Émission spéciale #MeToo cinéma français avec Judith Godrèche, Anna Mouglalis, Charlotte Arnould...
INSPIRATIONS
La prise de parole de Judith Godrèche à la cérémonie des César :
et les petites filles relèvent la tête.
A écouter aussi La fabrique d’une femme avec Marie Darrieussecq
LECTURE
Club Dumas Arturo Perez-Reverte (Le livre de Poche)
Policier littéraire / 3 mousquetaires / Diable ++
La Colère et l’Envie Alice Renard (Ed. Héloise d’Ormesson)
Isor / Enfant hors norme / Amitié avec vieil homme / Dans la tête des parents / Novateur +++++
Franz Kafka ne veut pas mourir Laurent Steksik (Gallimard)
Tuberculose / Nazisme / Stalinisme +++
L’anomalie Hervé Le Tellier (Gallimard)
Vol Paris-New York / Vie secrète / Faille temporelle ? / Rencontrer son son double / Parfois le tuer / Parfois mourir deux fois +++++
Tant que le café est chaud Toshikazu Kawaguchi (Le livre de Poche)
Tokyo / Petit café / Retourner dans le passé / Sans rien changer du présent +++
FÉMINISME
4 chefs-d'oeuvre féministes sont à (re)voir gratuitement en streaming !
La féminisation des partnerships au point mort ? C’est ma sœur Barbara Merle (une pirate) qui a écrit cet article et c’est très intéressant.
ET SINON, LE BOULOT ?
Lokja le film est sorti sur le site du Nikon film festival ! Vous pourrez le voir via le lien suivant
Merci au réalisateur Jay et sa merveilleuse équipe. Et une pensée particulière pour ma fille dans ce film la talentueuse FLORA DUVERGER
Il participe au Nikon film festival :
- les 50 films finalistes sont annoncés le 20 mars
- les votes pour le prix du public sont ouverts jusqu'au 10 avril
Alors, si vous aimez, votez pour !
Et même, votez pour d'autres films peu vus (liste ici) parce que ça les soutient, et certains d'entre eux sont vraiment beaux !
Merci beaucoup.
Générique
#MoiaussiJudith
# Arturo Perez-Reverte
# Marie Darrieussecq
# Alice Renard
# Laurent Steksik
# Hervé Le Tellier
# Toshikazu Kawaguchi
@jean_lepeudry
Comme sur un nuage 💃💃💃
La lettre du dernier jour du mois # 59 (59… comme moi !)
Mettons tout de suite de côté les horreurs des guerres, de l’écologie, de la politique et du jeudi noir… Non pas que j’y sois insensible, ce serait plutôt l’excès inverse, mais ces horreurs actuelles et celles qui nous menacent dans le futur me font aujourd’hui l’effet d’un assommoir. Alors ? Parlons de novembre. Mon novembre. Parce qu’après tout c’est ma newsletter non ?
Nombreuses de mes connaissances se plaignent de la pluie, du froid, du manque de lumière. C’est de saison. Pour ma part, même pas mal ! J’ai traversé ce mois de novembre avec joie.
J’ai un aveu à vous faire : depuis quelque temps j’étais comme coincée. Pas qu’un peu. Le genre de coincée de partout ou presque. Je sentais bien que cela ne circulait pas normalement. J’étais comme empêchée.
De façon très concrète ma hanche gauche bloquait. J’ai fait appel à un chirurgien qui a réglé le problème avec ses outils (je vous passe les détails) et 8 mois après je perçois combien ce blocage physique s’était déposé insidieusement dans mon mental. Et malgré mes outils à moi (qui n’ont rien à voir avec ceux du chirurgien), yoga, écriture, lecture, les lettres et nos échanges, la bonne nourriture, ma sœur et mes ami.es précieus.es, malgré tout cela, une matière s’est formée. D’abord diffuse et fluide, elle s’est infiltrée puis déposée. Cette étrange matière a fait son nid et a durci. Puis, tel un prédateur sournois, elle a tenté de se faire oublier.
Mais elle n’a pas résisté à mes chères routines, ni à nous.
Et là, en novembre, me viennent les paroles de la longue Dame brune, qui a tellement bien chanté ce mois de novembre :
« Ça ne prévient pas, ça arrive
Ça vient de loin
Ça s'est promené de rive en rive
Le rire en coin
Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous émerveille
Au creux des reins »
Bon, pour ma part, c’est plutôt au creux de la hanche…
Alors, depuis quelques semaines, je dis oui à tout, et à nouveau la vie circule et je découvre ses cadeaux.
Et vive le disco ! (surtout le dernier jour)
Portez-vous bien.
Merci pour vos mots si précieux.
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INSPIRATIONS
J’ai très envie de lire le nouvel recueil d'essais de Siri Hustvedt Mères, pères et autres
« Je veux souligner à quel point les clichés sur les “bonnes” et les “mauvaises ” mères aveuglent les gens »
De quoi nourrir mon Œdipe !
« La misogynie est l'un des fils rouges de ce recueil. Pourriez-vous parler de ses origines historiques ?
La misogynie occidentale trouve ses racines dans la Grèce antique, un monde dans lequel les femmes n'avaient aucun droit. Comme l'explique Jean-Pierre Vernant dans Mythe et pensée chez les Grecs, les Grecs n'ont jamais renoncé au fantasme d'une naissance masculine : Athéna grandit dans la tête de Zeus et Platon a beaucoup utilisé l'image du philosophe « gros » d'idées. Je soutiens que ce fantasme perdure dans la culture contemporaine, dans les arts comme dans les sciences, et qu'il sert à nier une vérité simple : chacun d'entre nous a été en gestation dans un corps féminin, naît d'un corps féminin et est totalement dépendant de ce corps ou d'un autre après sa naissance s'il veut survivre. Les habitudes mentales sont souvent inconscientes, elles sont issues d'une longue histoire qui précède le penseur de plusieurs centaines d'années et influencent les comportements. Le masculin est associé à l'activité intellectuelle, à l'autorité et à l'égoïsme. Le féminin au corporel, au sacrifice de soi, au soin, à l'obéissance et au besoin d'instruction. Les hommes pensent. Les femmes aiment. La femme qui revendique son intelligence, son autorité et son indépendance fait violence à la « nature » et doit être punie. Peu importe qu'une femme soit mère ou non, elle reste hantée par la figure maternelle perpétuelle, douce et toujours compréhensive, dont la sœur jumelle est le monstre terrifiant de l'abandon. »
Et de son côté, Christian Bobin écrivait :
" Personne n'a une vie facile. Le seul fait d'être vivant nous porte immédiatement au plus difficile. Les liens que nous nouons dès la naissance, dès la première brûlure de l'âme au feu du souffle, ces liens sont immédiatement difficiles, inextricables, déchirants. La vie n'est pas chose raisonnable. On ne peut, sauf à se mentir, la disposer devant soi sur plusieurs années comme une chose calme, un dessin d'architecte. La vie n'est rien de prévisible ni d'arrangeant. Elle fond sur nous comme le fera plus tard la mort, elle est affaire de désir et le désir nous voue au déchirant et au contradictoire. Ton génie est de t'accommoder une fois pour toute de tes contradictions, de ne rien gaspiller de tes forces à réduire ce qui ne peut l'être, ton génie est d'avancer dans la déchirure, ton génie c'est de traiter avec l'amour sans intermédiaire, d'égal à égal, et tant pis pour le reste. D'ailleurs quel reste ?"
La plus que vive Christian Bobin (Babelio)
LECTURE
Regardez-nous danser – Le pays des autres, 2 Leïla Slimani (Folio)
Maroc / Indépendance / Colonisation / Régime dictatorial / Femme médecin ++
Mahamoud ou la montée des eaux Antoine Wauters (Folio)
Syrie / Vieil homme /Prison / Poésie / Amour / Dictature ++++
L’Odyssée de Pénélope Margaret Atwood (Pavillon Poche – Robert Laffont)
Mythologie revisitée / Mort des 12 servantes / Version de Pénélope +++
Love me tender Constance Debré (J’ai lu)
Relation mère-fils rompue / Homosexualité / Choix de vie extrême/ Écriture / Piscine ++++
FÉMINISME
SAMBRE
Ce que nous dit la production de la série :
« Sambre est une fiction librement inspirée de faits réels. Une affaire judiciaire hors norme sur une série de viols et d’agressions sexuelles qui se sont déroulés dans le nord de la France sur une période de trente ans. Une histoire qui raconte la lente prise de conscience de toute une société face à la question des violences sexuelles. »
Ce que nous dit Isabelle Perraud @paye_tonpinard
« C’est une série sur France 2 à voir absolument sur l’histoire vraie d’un violeur en série (54 victimes) qui a pu agir pendant 30 ans sans être inquiété, près de chez lui.
On y comprend (si on avait du mal à comprendre) le trauma des victimes après un viol, et pourquoi elles ont tant de mal à en parler. On y comprend aussi (si on avait des doutes) la lenteur de la justice et de la police et comment elles abordent avec tellement d’apriori les histoires de viols et la parole des femmes…
On y comprend aussi que, si ces histoires avancent c’est parce que ce sont des femmes qui se démènent pour les faire avancer au fil des années…
On y comprend (si on avait encore des doutes) que le violeur est un homme lambda, apprécié de tous, un bon père de famille, un bon ami, un bon collègue de travail, un bon entraîneur de foot. Jamais on ne le soupçonnera. Jamais pendant 30 ans.
Il n’y a pas 2 personnalités chez ce type d’homme. Il n’y a pas d’un côté le bon père de famille et d’un autre le violeur.
Le bon père de famille est un violeur.
Le violeur est un bon père de famille.
Il sera enfin jugé en 2022 et prendra 20 ans de prison soit 4 mois 1/2 par victime.
Autant que s’il avait violé une seule femme, mais s’il en avait violé une seule, il n’aurait certainement pas pris grand-chose… voire rien.
On comprend enfin qu’une femme violée n’a pas beaucoup de valeur aux yeux de notre justice. Et qu’on prend bien soin des agresseurs. Toujours. Ce qui leur donne ce droit de continuer et d’agir en tout impunité.
Parce que le viol est une histoire de domination masculine et patriarcale. Qu’il n’est pas question de sexualité mais uniquement un désir de détruire, broyer et écraser.
Regardez cette série. Vraiment. »
Rien à ajouter, et vraiment oui, regardez.
À écouter !
Quand on lui a suggéré le sujet de sa chronique, Mahaut Drama pensait nous parler des mères, m-è-r-e-s et non des maires, m-a-i-r-e-s. C'est donc en s'intéressant par erreur au sujet matriarcal plutôt qu'à celui des édiles qu'elle a bâti sa chronique.
ET SINON, LE BOULOT ?
J’ai fait de sublimes photos, qui, je l’espère, vont inspirer les professionnel.les des castings. J’ai adoré être dans le vent, lutter (un peu) contre les éléments, danser sous la pluie…
Merci @grangoprod pour cette collaboration fructueuse et joyeuse.
J’ai eu l’occasion de tâter au travail du clown dans un labo de l’AAFA sous le regard pétillant et la direction de la metteuse en scène Lucile ANDRÉ… une rencontre forte et inspirante. Encore un merci.
Et puis le travail de l’ombre :
La recherche de partenaires de création et de résidence pour Œdipe ta mère!
La diffusion des spectacles en tournée
La préparation du Bis de Nantes et du 8 mars !
Générique
#Barbara
@JulietteArmanet
@grangoprod
@ Les Guerrières de la Paix
@ Siri Hustvedt
# Christian Bobin
@ Leïla Slimani
#Antoine Wauters (Folio)
# Margaret Atwood
@Constance Debré
#sambre
@ Isabelle Perraud
@ Mahaut
@grangoprod
AAFA - Actrices & Acteurs de France Associés
Mosca Alias Lucilie Imperatore
Tout embrouillée… 🫢🫢🫢
La lettre du dernier jour du mois # 58
OCTOBRE 2023
Mais… que s’est-il passé ? Mon logiciel d’envoi de mail a tout mélangé ?
On me dit que ma lettre du dernier jour du mois de septembre a été envoyée à mes contacts professionnels et que mon mail de rentrée a été reçu par mes ami.es ?
Évidemment j’ai immédiatement pensé que j’avais fait une erreur de manipulation. C’était de ma faute. Tous les indices habituels de mes erreurs ont ressurgi :« Je suis trop étourdie »
« Ma dyslexie me joue encore et toujours des tours »
« Je fais trop de choses en même temps »
« Je suis mal organisée »
« … »
Et ensuite les coups de fouets que je m’inflige :
« Mais quelle conne, ce n’est pas possible d’être aussi nulle ! »
« C’est pour ça que personne ne me répond ! »
« Qu’est-ce qu’ils vont penser les pros ? nulle, nulle, nulle !!! »
Pour ce dernier point, je ne suis pas inquiète. Les pros ont rarement le temps de lire mes mails, y sont trop débordés, alors me répondre vous pensez bien…
Je remets les choses en ordre et donc voici le lien pour retrouver la fameuse lettre égarée
En parlant de pros…
En lisant la presse il m’arrive de rencontrer, une ou un maire qui m’inspire (par son travail culturel évidemment, si, si, il y en a encore…) et je prends rendez-vous, et ça marche : je peux aller dans sa ville ! Inutile de vous dire que ce n’est pas la porte à côté et que j’ai un long trajet, la dernière fois 3 heures aller-retour : pour rester moins de 5 minutes dans le cabinet. Cependant, je n’avais pas perdu ma matinée puisque je suis partie avec la promesse que M. le Maire s’occupera de me prendre rendez-vous avec le directeur du théâtre qui lui-même n’a jamais répondu à mes messages… Vous êtes en train de vous dire que les promesses n’engagent que celles qui les croient, et pourtant, je pense que je vais l’avoir ce rendez-vous, après ce qu’il donnera, tout dépendra de l’entente entre eux... et de la susceptibilité du directeur d’être obligé de rencontrer quelqu’un à qui il n’a jamais répondu. Ah la vie d’artiste !
Sinon l’autre chose qui m’a embrouillée ce mois (pour rester sur des choses légères) c’est une conversation chiffon, très girly, entre femmes …
J’avais terminé la lecture publique dont je vous parle en fin de lettre. Je discute avec les personnes présentes. Le pot est très sympa, les personnes sont charmantes, j’apprécie le vin rouge, léger, comme il se doit pour un apéro. Une femme, après m’avoir fait des compliments sur la lecture (et c’est bien pour cela que j’étais détendue, pas à cause du rouge quoique ;)), cette femme me parle d’un seul coup de mon pantalon, qui « passe encore » me dit-elle. « Mais vos baskets !… Elles ne vont pas du tout ! Encore, si elles avaient été noires, pourquoi pas… Mais pourquoi n’avez-vous pas mis des escarpins ? C’est classe les escarpins ! »
La vache ! Si elle savait tout ce que je peux faire sur des escarpins...
Je ne sais pas si les hommes osent de telles choses entre eux… Peut-être en parlant de leurs voitures ?
***********
RENDONS À CLÉOPÂTRE CE QUI EST À …CLÉOPÂTRE !
Anne L’Huillier est la cinquième femme seulement à recevoir le Nobel de physique
Trois physicien.nes ont été distingué.es pour avoir mis au point des lasers à l’échelle extrêmement brève des attosecondes. Deux sont français, dont une femme, Anne L’Huillier, qui n’est que la cinquième à obtenir ce prix Nobel en plus d’un siècle !
La Française Nina Métayer est devenue la première femme à remporter le titre de meilleure pâtissière du monde.
Je répète : LA PREMIÈRE FEMME !
FÉMINISME
« Le féminisme est-il mort ? » : se poser la question avec Christine Le Doaré
Parce qu’effectivement le silence est lourd…
Anouk Grinberg dénonce un « silence assourdissant » sur Gérard Depardieu et dit l'avoir vu agresser des femmes. Elle prend la parole maintenant, pour ne pas laisser seules les courageuses qui déposent plaintes. Un grand malaise me saisit à cette lecture… Pourquoi seulement maintenant ?
Pourquoi, alors qu’elle était protégée, ne pas avoir réagi avant ? Elle, et toutes les autres, les favorites, les épargnées ?Et ça continue de s’entrechoquer ….
Avec Stéphane Plaza qui fait régner « un climat de peur » dans son royaume professionnel et se défend en disant «Les femmes sont les plus belles choses du monde.» Des choses ?!?
https://www.liberation.fr/societe/stephane-plaza-comment-il-fait-regner-un-climat-de-peur-dans-son-
Un article passionnant :
Catharine MacKinnon : « Viol ou agression, le consentement sert à justifier l’obéissance des sans-pouvoir à la loi des puissants »
La célèbre féministe et juriste américaine se livre à une vive critique de la notion pourtant présentée comme un sésame. Dans un essai publié en France, celle qui a conceptualisé le harcèlement sexuel invite à repenser la législation du viol et des agressions sexuelles en partant des inégalités de pouvoir.
Extraits :
« Depuis une dizaine d’années, le consentement est devenu un mot quasi magique qui aurait le pouvoir de résoudre les problèmes de violences sexuelles. Qu’en pensez-vous ?
Le consentement est une réponse facile, une illusion légale. Les gens pensent qu’il suffit d’aller devant la justice et dire «je ne voulais pas de cet acte sexuel» pour faire reconnaître un viol ou une agression. Cela ne marche pas comme ça, le problème de la crédibilité est évacué. Comment établir le non-consentement ? Il est plus difficile de prouver l’absence de quelque chose que sa présence. Aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne, la législation sur le viol repose justement sur le consentement et cela ne fonctionne pas. «Consenti» est une façon de dire «elle le voulait» dans une société où le sexe, par définition, satisfait plutôt les femmes qu’il ne les viole. Car les femmes sont encore vues comme faites pour le sexe, elles sont le sexe. La France n’a pas retenu le non-consentement comme élément du crime de viol ou d’agression sexuelle. Elle centre sa loi sur quatre types de forces : la violence, la contrainte, la menace, la surprise. Ces notions ne sont pas idéales mais elles sont concrètes, les avocats des victimes peuvent les utiliser pour défendre leurs clientes.
Pourquoi avoir écrit ce livre centré sur la loi française ?
Je suis très inquiète car en France, certains sont tentés, à l’image du droit anglo-saxon, de faire entrer la notion de consentement dans la loi. C’est une très mauvaise idée. Si vous souhaitez changer la loi, alors explicitez les inégalités de genre qui existent dans les entreprises, dans les relations intimes, au sein des couples et des familles. Comment exercer son consentement quand on est socialement dans une situation d’inégalité ? Les juges et les procureurs peuvent considérer que la simple présence de la personne vaut accord, comme un silence signifierait consentir. Le consentement sert alors à justifier l’obéissance des sans-pouvoir à la loi des puissants. La loi française a déjà inscrit dans ses textes la notion de contrainte, il lui suffit juste de spécifier les formes d’inégalités.
Qu’entendez-vous par inégalités de genre ?
C’est la domination que les hommes exercent sur les femmes, partout dans la société. Ce pouvoir est politique, économique, social. Il est aussi sexuel, perpétue la domination des hommes et leur assure l’accès sexuel aux femmes. Cette situation crée l’idée que les femmes usent de la sexualité pour progresser socialement. Et c’est l’homme qui devient victime. C’est pour cela que j’ai conçu le concept et la loi autour du harcèlement sexuel à la fin des années 70. Les conditions de l’inégalité des sexes contraignent le consentement et rendent très difficile la production de preuves. L’inégalité est une réalité niée, même par les victimes. Dans ce contexte, l’expression par les femmes de leur point de vue n’est quasiment jamais prise au sérieux, n’est pas considérée comme une affirmation de leurs préférences.
(……)
Quand je croise une fille ou un garçon beaux et jeunes, j’ai peur pour eux car je sais comment les prédateurs sexuels les regardent. Les enfants sont sexualisés par la pédopornographie au lieu de vivre leurs vies d’enfants. Ils ne sont pas faits pour le sexe. Leur vulnérabilité, et les violences qu’ils subissent, me rendent terriblement triste. »
Vive l’Islande ! Grève générale des femmes le 24 octobre
Des salariées de la pêche industrielle aux enseignantes, des infirmières à la Première ministre, la moitié du pays ont cessé le travail ce mardi 24 octobrepour lutter contre l’écart de salaire entre les hommes et les femmes et contre les violences sexuelles et sexistes.
INSPIRATIONS POUR SE REMONTER LE MORAL !
De la douceur, je veux de la douceur et cette chanson, sans doute à cause du chocolat et très certainement pour Jeanne Cherhal et Jacques Higelin, j’en prends et reprends "La rousse au chocolat" (Cigale, 2004)
« Il pleut à verse : les toits, de l'autre côté de la rue, ruissellent, et la gouttière déborde. Une longue goutte froide roule le long de la vitre et tombe sur ma main. Derrière moi, la chambre est devenue noire. (...) J'allume l'ampoule du plafond, je risque, pour m'occuper, un arrangement éphémère de la table à écrire, — j'ouvre le buvard, entre le miroir-chevalet et le bouquet de narcisses, — je cherche un semblant de home, je souhaite le thé chaud, le pain doré, ma lampe familière et son abat-jour rose, l'aboiement de ma chienne... Une grande feuille blanche est là, tentante, et je m'assieds... »
Colette - La Vagabonde
Anne Teresa De Keersmaeker : "il faut faire un pari sur la beauté"
Je retrouve Anne Teresa De Keersmaeker et Meskerem Mees chanteuse danseuse dans un post FB de Juliette Riedler
Je me permets de la citer, car cette histoire m’inspire et me donne du baume au cœur…
« Nous étions deux à attendre, d’abord sans rien puis avec un petit écriteau fabriqué à partir d’une carte, à l’intérieur puis dans le sas puis devant le Théâtre de la Ville, à espérer acheter des places pour assister à Exit Above, d’Anne Theresa de Keersmaker. Nous étions déjà en train de critiquer l’aristocratie culturelle qui a les moyens de s’offrir un abonnement à l’ouverture de saison, sachant déjà les spectacles à voir, n’ayant pas grand chose à perdre si finalement cela ne valait pas trop le coup; nous avions la bonne humeur déjà attaquée par les non-bonjour des dames de l’accueil et de la billetterie « Si vous voulez mais elle est déjà saturée (la liste d’attente) », déjà en train d’appeler le restaurant japonais préféré dans le premier arrondissement pour réserver une table, au cas où.
Nous venions de trouver une personne qui nous a vendu une place, il nous en restait une à trouver, tout espoir était encore permis, lorsque en revenant de l’intérieur jusque sous mon parapluie me dit : « Il avait raison le type, c’est annulé. »
Nous entrons, un jeune homme est en train d’installer un micro au milieu du hall. « Il va y avoir une prise de parole. »
Les danseuses arrivent et se postent en groupe au centre de l’espace, Meskerem Mees devant le micro.
Je n’ai pas enregistré son discours, d’autres l’ont fait ; pas enregistré car trop saisie par le moment, renonçant à me scinder pour partager à la communauté. Je restitue de mémoire ses paroles en anglais régulièrement interrompues pour laisser place à la traductrice.
« Le spectacle est annulé. Je vais parler en mon nom, non en celui de la compagnie.
Cet après-midi en me rendant au théâtre, je suis bloquée par la manifestation et me retrouve prise à l’intérieur. Je commence à marcher avec elleux. Je cherche par où sortir et vois que nous sommes, devant, derrière, à gauche, à droite, entourées de policiers. À l’un d’eux j’explique ma situation, que je dois aller en répétition au théâtre. Il me répond qu’il est impossible de passer.
Une fille avec son vélo, quelques mètres plus loin, demande aussi à passer, pour aller travailler. Les policiers lui interdisent le passage. Elle se met à pleurer. Elle a dit « Mais on est en France ! Où est la liberté ? »
À un moment donné nous nous arrêtons, bloquées. À côté de moi, deux jeunes filles, de seize ans, je dirais. Elles ont dû s’approcher un peu trop près de la distance acceptable pour les policiers, qui se sont mis à les battre. Puis l’assaut a été donné. J’ai reçu sur la jambe une bombe lacrymogène. Elle n’a pas explosé. Au moment de l’assaut j’ai vu une faille et je me suis extraite de la nasse. J’ai continué à marcher jusqu’au théâtre. Je ne pleurais pas. C’est quand je suis entrée et que j’ai rejoint mes camarades que j’ai commencé à pleurer. Je n’ai pas pu m’arrêter.
À présent je ne pleure pas. Je vous demande de comprendre. »
Les applaudissements sont nourris.
Le directeur du théâtre s’est lâchement désolidarisé en s’excusant auprès du public et répétant que cela n’était pas sa décision. Il n’a manifesté aucune marque d’empathie envers Meskerem Mees.
Puis, la troupe est partie.
Meskerem Mees prend la parole, elle fait entendre sa voix, elle ne se laisse pas taire par la machine productiviste qu’est aussi devenu le théâtre, elle parle en son nom, et toute la troupe la soutient, silencieuse et fière. Elle prend position. Meskerem Mees à ce moment-là fait entrer le politique dans le théâtre. Elle signale que les lumières bleues qui balaient la nuit et les sirènes qui la strient ne sont pas des décors de théâtre, que dans la rue la police bat, tue. Que l’art n’est pas une abstraction jouissive déconnectée du réel pour qui peut s’offrir cette fuite. Elle en appelle à notre fragilité commune, à notre capacité d’empathie. Elle est une actrice, une chanteuse, une danseuse : elle joue avec ce qu’elle est. Ce soir, elle était trop attaquée, trop blessée pour jouer. Beauté aussi de la solidarité sans tergiversation de la troupe.
Ce soir du 28 octobre 2023, une belle page a été écrite dans l’histoire du partage du sensible : la constitution exemplaire de la solidarité d’une troupe envers la blessure d’une jeune femme. Cet ensemble, à l'image de son origine, était politique et esthétique. J’ai eu mon cadeau d’anniversaire. »
LECTURE
Un jeudi saveur chocolat Michiko Aoyama (NaMi)
Tokyo / Sydney / Des histoires qui se croisent /Gentiment
Darktown Thomas Mullen (Rivages/Noir)
Ségrégation après-guerre / Atlanta 1948 / Policiers noirs +++
Présumée disparue Susie Steiner (Le livre de poche)
Policière crise quarantaine / Amours ratés / Disparition jeune femme / Angleterre +++
Les Oiselles sauvages Pauline Gonthier (Mon poche)
Histoires croisées féminisme / 1970 / 2017 /Le bon parfum de la sororité / Pour réviser +++
De sang et d’ébène Donna Leon (Calmann-Lévy)
Venise / Vendeur à la sauvette / Diamants africains / Policier/ cuisine italienne +
ET SINON, LE BOULOT ?
C’était bien chouette de lire des extraits de « Celle que tu ne choisis pas » de Sophie Pialet (L’Harmattan). J’ai aimé me glisser dans une autre peau, chercher son souffle et j’espère parfois trouver sa voix.
Merci de m’avoir donné la possibilité de me sortir de ma bulle d’autrice et de productrice…
Générique
#Anne L’Huillier
#Nina Métayer
#Christine Le Doaré
#Anouk Grinberg
#Catharine MacKinnon
@Jeanne Cherhal
#Jacques Higelin
#Colette
#Anne Teresa De Keersmaeker
@Juliette Riedler
@Meskerem Mees
#Michiko Aoyama
#Thomas Mullen
#Susie Steiner
#Pauline Gonthier
#Donna Leon
@SophiePialet
@Les_mots_de_Sophie
Anatomie d’un bord de fenêtre 🐣🐥
La lettre du dernier jour du mois # 56 Août 2023
C’est en rentrant de ma semaine avignonnaise que nous sommes tombées bec à bec, la pigeonne et moi. Elle avait fait son nid sur le rebord de ma fenêtre. Pile-poil sur mon pot de fleur de plante grasse. Tranquille, mémère, elle a pondu un, puis deux œufs. La surprise était totale tant pour elle que pour moi. Si d’aventure elle aussi rédige une lettre de fin de mois, je serais curieuse de découvrir comment elle me décrit.
Bref. Revenues toutes les deux de notre surprise nous avons passé un pacte : ok je la laissais mener à terme ses deux poussins, mais hors de question qu’elle ne rentre chez moi. D’habitude je chasse les pigeons avec les pistolets à billes. Je déteste tellement les pigeons que je ne le mange même pas ! C’est vous dire !
Puis je l’ai laissée maîtresse de son espace le temps de vacances…
Tout juste rentrée, je file à la fenêtre et j’entre-ouvre tout doucement les rideaux. Nouvelle surprise ! Deux paires de petits yeux me scrutent. Je m’attendais à trouver la pigeonne en train de couver mais elle avait disparu. À la place, deux pigeonneaux débordaient du nid, avec encore du duvet sur le sommet de la tête. Beurk ! Je les laisse passer leur dernière nuit chez moi, et retrouve mon lit avec grand plaisir.
Le lendemain matin, je m’active, je me rapproche de la fenêtre en battant des bras, j’arrose mes plantes à grands gestes, et bingo ! Un des pigeons prend son envol.
L’autre reste, comme s’il était accroché au nid. Je me suis même demandée si une des ses pattes n’était pas coincée entre les branchages… Mais non. Il se déplace les pattes libres sur quelques centimètres, me regarde méchamment, se gonfle et souffle comme un asthmatique. L’horreur !!! Avoir un pigeon malade sur sa fenêtre c’est trop pour moi !
Armée de mes gants de ménage, je jette le bébé et l’eau du bain. Enfin, j’aide énergiquement le pigeon à décoller et je jette le nid par la fenêtre. Le pigeon volette et finit par s’accrocher à une branche. Il y est resté quelque temps et je ne l’ai plus revu… Bon vent !
Dès que quelques gouttes tombent je vais nettoyer mon bord de fenêtre, l’expérience est terminée.
J’aime ma fenêtre fleurie… et sans pigeon !
PS : merci de ne pas m’envoyer la chanson « La Vie Par Procuration » la voici ce sera fait , d’ailleurs je n’ai jamais de vieux pain …
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RENDONS À CLÉOPÂTRE CE QUI EST À …CLÉOPÂTRE !
Marie Marvingt, la première "sportswoman" du monde !
Pionnière de l’aviation, première Française à avoir traversé Paris à la nage, championne de ski et d'alpinisme, inventrice de l’aviation sanitaire, c’est aussi la première femme à avoir fait le Tour de France en 1908. Voici l'histoire de la sportive Marie Marvingt, la "fiancée du danger".
Éclipsée par l’aura de Vassily Kandinsky, qui fut son mentor et son amant, Gabriele Münter (1877-1962) fait partie des pionnières de l’art moderne en Allemagne. Ce portrait richement documenté la remet dans la lumière.
INSPIRATIONS
À toi, Jacquot
Avec moi depuis mon adolescence.
Après avoir écouté cette émission, je me suis dit que vraiment, il n’y avait pas de hasard…
« Elle, comme beauté » au cœur de mon spectacle Comment Virginie D. a sauvé ma vie. Cette chanson que le public me dit écouter différemment quand on la fait résonner avec le viol.
Toi aussi tu m’as sauvée.
Amélie Nothomb publie "Pychopompe" (Albin Michel).
Dans cet ouvrage, elle évoque notamment le viol dont elle a été victime à l'âge de 12 ans, elle le dépose enfin. Dans cette interview elle honore sa mère, qui après le viol lui adresse « pauvre petite » qui la sauve. Sans ces deux petits mots elle ne se serait pas crue...
LECTURE
Peu de livres en août, en vacances j’ai beaucoup écouté le vent dans les arbres, et regardé les étoiles filantes…
Écoute la pluie tomber Olivia Ruiz (Le Livre de poche)
Marseillette / Café / Sœurs / Prison / Franquisme +
La Vie mensongère des adultes Elena Ferrante (Folio)
Naples / Bracelet / Sortir de l’enfance / Privilège / Dissèque tout +++++
L’homme intérieur Jonathan Rabb (10/18)
Berlin / Entre 2 guerres / Cinéma / Policier historique / Fascisme ++
En vacances, Simone ! Titou Lecoq, Charline Vanhoenacker, Zoé Touron (Denoël)
Cahier d’exercices féministes / Révisions ou pas…/ Merci Sophie ! +++
FÉMINISME
Une Marseillaise à écouter pour nous nettoyer les oreilles. Ah, au fait un cotillon c’était un jupon, parfois en flanelle, qui était porté surtout par les paysannes (rien à voir avec la danse des canards…)
@Amande Art La Marseillaise des Cotillons" est un hymne féministe écrit par Louise de Chaumont en 1848.
ET SINON, LE BOULOT ?
Quand on fait du théâtre on joue le plus souvent dans des théâtres. Assez logique jusque-là ! Quand on est une compagnie, et qu’on souhaite montrer notre travail à Paris ou à Avignon on paie le théâtre. Oui, c’est moins logique mais c’est comme ça ! Sauf exception, comme aux Déchargeurs où nous avons joué trois spectacles la saison dernière : Alzheimère&Fils , PoliticHien et Comment Virginie D. a sauvé ma vie
Mais le « patron » décide de fermer ce lieu, brusquement au cœur de l’été
Alors vous pouvez signez la pétition
Et venir aux rassemblements :
- le 1/09 à 18h devant le théâtre
- le 5/09 horaire à venir
Générique
# Marie Marvingt
# Gabriele Münter
# Amélie Nothomb
#JacquesHigelin
# OliviaRuiz
#ElenaFerrante
@TitouLecoq
@CharlineVanhoenacker
@ZoéTouron
@Amande Art
@LesDéchargeurs, nouvelle scène théâtrale et musicale
AU SAUT DU LIT 🍀🍀🍀
le petit cahier, le feutre, les lunettes,
et j’écris…
Sans chercher de forme particulière, et surtout sans penser que quelqu’un.e va lire ces folles lignes, même pas moi, j’écris…
Sans espérer aucun résultat, parce que ce sera sans doute n’importe quoi, peut-être des rêves sans queue ni tête, j’écris…
Et me revient l’image précise d’un rêve, de mon rêve enfoui qui resurgit, j’écris…
C’est un nouveau lieu de vie, c’est ma nouvelle maison, comme une grotte, un gros boyau, jaune tournesol ! Je suis au chaud, surprise de ce nouvel environnement, un peu différent, pas terriblement confortable mais très intéressant puisque relié à …un théâtre !
J’écris…
À nouveau un rêve, et à nouveau je suis dans une nouvelle maison !
Ici, je soulève la moquette grise et poussiéreuse, il y a un sac de couchage rouge tout aplati. Dessous je découvre un trésor : de grandes feuilles de papier remplies de textes calligraphiés sur lesquels sont posés des trèfles à quatre feuilles. Je referme tout cela en me disant que je lirais plus tard, les feuilles ne vont pas s’envoler…
Mon inconscient est clair comme de l’eau de roche ! Tout juste bon à intéresser une étudiante en psychanalyse. Merci cher inconscient : tu me fais bien marrer ! Merci mon cher. Et surtout ne change pas, reste tel que tu es, tout simple.
Voilà le résultat de mon écriture au saut du lit. Voilà ce qui arrive quand je laisse les mots couler entre chienne et louve. L’inconscient sans mon armure de raison s’amuse à me renvoyer à mes rêves…
Je vais suivre sa piste, il est temps !
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RENDONS À CLÉOPÂTRE CE QUI EST À …CLÉOPÂTRE !
Sarah Bernhardt - Pionnière du show business
Pour le centenaire de la disparition de Sarah Bernhardt, retour sur la vie fantasque et mouvementée de “la Divine”, qui défia les traditions théâtrales et connut une popularité incommensurable.
INSPIRATIONS
Et vous, que feriez-vous si vous étiez complice de meurtre à l'âge de 15 ans ? Que feriez-vous après ? Pourriez-vous écrire des polars et même devenir la reine du polar historique ? C'est exactement ce qu'a accompli l'écrivaine Anne Perry, disparue à l'âge de 84 ans, passée de criminelle à autrice.
La comédienne Zouc était invitée par l'émission "Salle de rédaction" pour son spectacle intitulé "L’Alboum de Zouc" au Théâtre de L'Atelier.
Ce que Zouc a fait sur une scène de théâtre, seule devant un public, qu'est-ce que c'était ? Pas du "stand up", pas du "one woman show"…
Ces mots ne s'accordent pas à ses spectacles. Alors du théâtre sans doute, mais un peu autre chose que du théâtre. Au fond Zouc c'était Zouc, une singularité, dont l'apparition au début des années 70 fit mouche aussitôt.
Ce qu'a fait Zouc, elle l'a exprimé très clairement : "Ce que je fais, c'est appréhender et rendre. Je prends à des gens que je rencontre au café, dans la rue, partout, et quand je joue, je rends ce que j'ai pris. Je respecte les lois de l'échange". Ceci elle le disait à Marguerite Duras en 1984 lors d'une rencontre que rapportait le journal Le Monde.
Quelques années plus tôt sur France Culture, dans l'émission Salle de rédaction, alors qu'elle donnait L'Alboum de Zouc au Théâtre de L'Atelier, Zouc répondait aux questions des journalistes. Des journalistes méprisants complètement dépassés par la singularité de Zouc.
Et pour les personnes qui ne connaissent pas ZOUC voici un ou deux extraits...
LECTURE
La saison des ouragans Fernande Melchor (Le livre de Poche)
Mexique / Sorcière / Drogue / Violence / Misère / Très dur +++++++
L’eau rouge Jurica Pavicić (Points)
Disparition jeune fille / Frère jumeau / Recherches / Croatie +++++
La fille du train Paula Hawkins (Pocket)
2ème lecture ! / Thriller / Disparition femme / Alcoolisme / Banlieue de Londres +++++
Les femmes de la principale Lluís Llach (Babel)
Grande propriété / Vignes / Patronne de mère et fille / Veut trop bien faire dans ses « portraits de femmes »
Absolution Yrsa Sigurdardóttir (Babel noir)
Islande / Harcèlement / Suspense / Policier / Réseaux sociaux +++++
Les filles qui mentent Eva Björg (Points)
Islande / Mensonge / Viol ? / Mère-Fille +++
Sages Femmes Marie Richeux (folio)
Filles-mères / Lignée de femmes / Tissu / Fil/ Rencontre Sheila Hicks ++++
La femme du photographe Nick Alexander (City)
3 générations de femmes / Mariage / Photographe / Secret
FÉMINISME
Toujours bon de revoir ses classiques, Sofonisba Anguissola, Lavinia Fontana, Artemisia Gentileschi...
Le polar ou roman policier, longtemps considéré comme "masculin", connaît aujourd'hui un nouvel élan grâce à des autrices qui se consacrent à ce genre. Le Book Club reçoit deux représentantes du genre, les romancières Céline Denjean et Cécile Cabanac.
ET SINON, LE BOULOT ?
« Réussir c'est d'aller d'échec en échec avec le même enthousiasme » Churchill
Sans rire, c’est avec un réel enthousiasme que je reprends mon motif et l’écriture….
Générique
Sarah Bernhardt
Anne Perry
Zouc
Fernande Melchor
Jurica Pavicić
Paula Hawkins
Yrsa Sigurdardóttir
Eva Björg
Marie Richeux
Nick Alexander
Céline Denjean
Cécile Cabanac
Merci pour vos réponses à la précédente lettre, c’est bon de vous sentir près de moi.
Je vous serre dans mes bras.
À tout bientôt.
Corinne
Quand même !
La lettre du dernier jour du mois # 52
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Je rêve de « quelque chose » qui puisse se jouer partout.
Là où les gens vivent.
Chez eux.
Dans les magasins.
Dans la rue.
Dans les parcs.
Créer un moment qui puisse se donner furtivement, comme un baiser d’amoureux. Entre deux portes. Pour ne pas attendre qu’elles s’ouvrent.
Une petite forme souple, encore plus souple, toujours plus souple, parce que c’est la crise. Mais qui est en crise ? Qui provoquent la crise ? A qui profite la crise ?
Aux personnes qui programment et qui sont inaccessibles ?
Aux professionnels de la profession bien installés qui espèrent rester ?
Se rappeler que la vie est dans le mouvement et qu’elle ne s’accommode pas des portes fermées.
Tenter ce rêve ; réinventer des chemins.
Peut-être celui des théâtres...
Quand même !
Bon 1er mai camarades.
Corinne
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RENDONS À CLÉOPÂTRE CE QUI EST À …CLÉOPÂTRE !
Sarah Bernhardt était si bonne sculptrice que Rodin la jalousait...
« Quand même » !
Le succès que rencontre sa carrière de tragédienne ne la détourne pas de son autre vocation; en 1873, elle acquiert un atelier pour y peindre et y sculpter à l'envi.
Elle le fait savoir en se faisant photographier en plein travail et vêtue d’un pantalon (scandale!).
INSPIRATIONS
Une réelle inspiration pour moi, avec Carla Lonzi qui développe un « féminisme de l’auto-conscience », basé sur l’expérience et le vécu des femmes. Extraits :
« L’égalité est une tentative idéologique pour asservir la femme au dernier degré. Identifier la femme à l’homme revient à anéantir l’ultime perspective de libération. (…)
La femme en tant que sujet ne refuse pas l’homme en tant que sujet, elle le refuse en tant que figure absolue. Dans la vie sociale, elle le refuse en tant que figure autoritaire.
Jusqu’à aujourd’hui, le mythe de la complémentarité a servi à l’homme à justifier son propre pouvoir. (…)
La force de l’homme, c’est de s’identifier à la culture. La nôtre, c’est de la refuser.
Après cet acte de conscience, l’homme sera distinct de la femme : tout ce qui la concerne, il faudra qu’il l’entende de sa bouche. »
De la musique et de la danse avec Juliette !
LECTURE
« Il faut vieillir. Ne pleure pas, ne joins pas des doigts suppliants, ne te révolte pas, il faut vieillir. Répète-toi cette parole, non comme un cri de désespoir, mais comme le rappel d’un départ nécessaire...
Éloigne-toi lentement, lentement, sans larmes ; n’oublie rien ! Emporte ta santé, ta gaîté, ta coquetterie, le peu de bonté et de justice qui t’a rendu la vie moins amère ; n’oublie pas !
Va-t’en parée, va-t’en douce, et ne t’arrête pas le long de la route irrésistible, tu l’essaierais en vain, – puisqu’il faut vieillir ! Suis le chemin, et ne t’y couche que pour mourir. Et quand tu t’étendras en travers du vertigineux ruban ondulé, si tu n’as pas laissé derrière toi un à un tes cheveux en boucles, ni tes dents une à une, ni tes membres un à un usés, si la poudre éternelle n’a pas, avant ta dernière heure, sevré tes yeux de la lumière merveilleuse – si tu as, jusqu’au bout gardé dans ta main la main amie qui te guide, couche-toi en souriant, dors heureuse, dors privilégiée… »
Colette
Les Vrilles de la vigne
La plus secrète mémoire des hommes Mohamaed Mbougar Sarr (Philippe Rey)
Jeune auteur Sénégalais / Recherche de l’auteur T-C Elimane / Colonialisme +++++++++++++++
Shibuni Trevahian (Totem)
Japon / Pays Basque / Espionnage / Écriture de cow-boy / « Roman culte » ???
Un lieu incertain Fred Vargas (J’ai lu)
Londres / Vampires / Serbie/ Pas son meilleur…. +
Le marathon Claude Confortès (Gallimard)
Comme certains textes de théâtre peuvent vieillir !
De purs hommes Mohamaed Mbougar Sarr (Le livre de poche)
Vidéo d’homme déterré / Sénagal / Jeune prof de littérature / góor-jigéen, homosexuel +++++++++++++++
La décision Karine Tuil (Folio)
Juge antiterroriste / Choix / Grand amour / Le cœur qui saute +++++++++++
FÉMINISME
Anne-Sophie Jahn : "Il faut enfin dire la vérité sur Bertrand Cantat"
Parce que oui, il faut revenir sur ce drame.
La discrimination genre-âge est encore un tabou en France.
Les Flamboyantes de Charlotte Montpezat, éd. Equateurs.
ET SINON, LE BOULOT ?
En jachère donc ….
Mais vivante.
Quand même !
Générique
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