Nadja en talons aiguilles
La lettre du dernier jour du mois #39
MARS 2022
Je me rappelle de cette prof de français au lycée de l’Oiselet à Bourgoin-Jallieu. Elle nous impressionnait : jeune, les cheveux courts teints en blond.
Elle était habillée dans des jupes moulantes et des imprimés originaux et arrivait en claquant ses talons. Elle était rudement sexy et dans ma classe, majoritairement féminine puisque littéraire, nous avions un respect absolu et immédiat pour cette jeune prof.
Nous saluions sa jeunesse, sa liberté, son côté rock que nous trouvions absolument intense. Voilà dans quel état elle nous mettait : en sidération heureuse et respectueuse. Son attitude et son apparence nous parlaient de liberté et d’audace à nous les jeunes filles mal dégrossies de la campagne.
C’est qu’elle venait de Grenoble ! Et ce parfum de liberté et de sexe qu’elle diffusait nous inspirait, nous faisait rêver : dans 5 ou 6 ans, nous serons comme elle !
Nous aussi nous adopterons cette démarche chaloupée, nous arriverons au travail avec les cernes de l’amour et nous pourrons nous aussi trimbaler cette nonchalance, ce presque dédain pour les choses terrestres. Avec elle, j’ai exploré le monde des surréalistes et j’ai fantasmé sur LA Nadja de André Breton.
Ce que nous sentions chez cette professeure, c’était sa morgue pour les choses sans importance et bassement matérielles, et son intérêt pour les choses de l’amour et de la littérature… Mais nous sentions surtout qu’elle avait en elle quelque chose de bien plus grand que l’enseignement du français dans un lycée paumé de l’Isère.
Si elle était là, ce n’était pas pour longtemps ; elle avait d’autres choses à faire.
Peut-être écrivait-elle ? Peut-être est-elle chanteuse dans un groupe de rock alternatif ? Peut-être avait-elle une pièce, un film à écrire, à réaliser…Toutes ces possibilités, nous les sentions dans ses yeux bleus si intenses, si présents, qui parfois semblaient percevoir d’autres présences. Elle était tellement déroutante, que nous avions le désir de glisser ne serait-ce qu’un orteil dans son univers.
Depuis le début je dis « nous »… mais je devrais dire JE.
Je ne me souviens pas de discussions partagées avec mes copines.
Mes fantasmes, mes impressions, étaient-elles partagées… ?
Et pourquoi ma chère Nadja en talons aiguilles revient-elle roder autour de moi en ce début de printemps ? Les voies de l’inconscient, je les laisse libres de bousculer les clichés (les surréalistes étaient une bande de gros machos, les robes de cuir trimballent les fantasmes de l’ultra-féminité, etc….)
Oui, je me rappelle maintenant pourquoi j’ai pensé à elle ! C’est en tentant de me souvenir des personnes aimables du corps enseignant du lycée : elle m’est apparue dans un flash violet !
Et il me plaît de voir des liens avec ma dernière rubrique : « ET SINON, LE BOULOT ? »
Non ?
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RENDONS À CLÉOPATRE CE QUI EST À …CLÉOPATRE !
Ludmila Oulitskaïa - L’écrivaine irréductible de la Russie
Portrait itinérant d’une grande figure de la littérature russe contemporaine dont le dernier roman en date, Le corps de l’âme, paraît en France au printemps.
Elle est l’une des grandes plumes de la littérature russe contemporaine, largement traduite et lue dans le monde entier. Dans ses nouvelles comme ses romans, souvent fleuves (L’échelle de Jacob, Les pauvres parents, Le chapiteau vert...), les êtres, en particulier les femmes, luttent âprement pour leur survie et leur liberté dans une Russie marquée par les tragédies. Elle peint avec finesse et une bonne dose d’humour noir les visages trop humains du totalitarisme, du nationalisme ou de l’antisémitisme et fait naître des personnages à la force vitale inoubliable. Née en 1943, biologiste généticienne licenciée pour faits de dissidence (sa machine à écrire professionnelle avait servi à composer des samizdats), Ludmila Oulitskaïa a d’abord publié des recueils de nouvelles avant de rafler dans son pays les plus grands prix littéraires pour une œuvre prolifique et multiforme, mais d’abord romanesque.
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES
Peut-être que cette chanson deviendra un hymne… merci GiedRé
INSPIRATIONS
Nos trésors vivantes :
Mona Ozouf et Michelle Perrot : les grandes dames de l'Histoire.
JE LIS PARCE QUE J’AIME ÇA !
Un automne à Kyôto Corinne Atlan (Albin Michel)
Japon/France/ Méditation /Jardin / Méditation / Temple…bref méditation !
N’avoue jamais Lisa Gardner (Albin Michel)
Femme enceinte / Thriller / Inspectrice / Relations familiales / Survivante ++++++
Le médicament entre science et magie Jean-Pierre Buydens (factuel éditions)
Pas de doctoresse ! / Mythologie / Histoire / Se termine avec Aphrodite ! +++
The Sinner Petra Hammesfahr (Babel noir)
Thrilller psychologique / Folie / Religion / Magdalena / Cora / Sœurs +++
FÉMINISME
Le mythe mortifère de la virilité
Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l’homme a théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Un discours fondateur qui n’a pas seulement postulé l’infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l’autre homme : l’étranger, le "sous-homme", le "pédéraste"...
Le mythe de la virilité, un piège pour les deux sexes.
Olivia Gazalé, philosophe et autrice notamment de Le mythe de la virilité, un piège pour les deux sexes (Robert Laffont, 2017).
Mauvais coucheur… une chronique rafraîchissante de de Maïa Mazaurette 😋
Et pour terminer les 2 minutes REGARDEZ les réactions des hommes quand on leur pose de bonnes questions : celles qu'on pose aux femmes... https://madame.lefigaro.fr/business/actu-business/c-est-quoi-votre-morning-routine-cette-video-hilarante-ou-xavier-niel-et-francois-henri-pinault-repondent-aux-questions-posees-aux-femmes-20220324
Rafraichissant bis !!!
ET SINON, LE BOULOT ?
Je suis tellement heureuse d’avoir gardé le secret… et je vous prie de croire que ce n’était pas facile !
Je ne savais quel livre lire, alors j’ai décidé d’en écrire un…
Comme mon père ne lit pas les mails, j’ai décidé de les éditer…
Les lectrices, lecteurs (car il y en a…) me disent que mes lettres du dernier jour du mois les aident, les soulagent, les font rire, qu’elles sont leur soleil des mois sans.
Et puis cela fait trois ans de lettres, c’est l’âge du livre !
Vous le savez, puisque vous êtes là ; depuis trois années j’écris une lettre le dernier jour du mois à mes ami.es, camarades, ex, personnes croisées au détour de spectacles, à celles, précieuses, comme des traces virtuelles de mes anciennes vies, celles des adresses mails heureusement gardées en mémoire, ou pas…
Ensemble nous avons basculé dans un nouveau monde et son vocabulaire : confinement, pass sanitaire, test, présentiel, zoom….
Peut-être un jour, une nuit lirai-je ces lettres à voix haute, ou pas.
Notre envie, de les regrouper pour entendre ce que cela nous rappelle, je l’ai enfin écoutée :
Vous pouvez le commander ici…
Immense gratitude à ma camarade de jeux Barbara Wagner et à ma Bêta-lectrice Arielle Castellan.
Hâte de vos retours…
Je vous embrasse
PS : Et bien sûr Virginie D. trace sa route
Générique
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