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CORINNE MERLE

La vie est un rêve…merci Virginia !

31 Mai 2020 , Rédigé par corinnemerle.over-blog.com Publié dans #Corinne Merle, #Lettre du dernier jour du mois

La lettre du dernier jour du mois #17
MAI

Je ne pensais pas déclencher un tel enthousiasme avec Colette Magny, et j’en suis ravie.

Comme quoi je fais parfois des choses, les dessinant, les pesant, et j’espère avoir des retours, et il ne se passe rien… ou pas grand-chose…
Et parfois un geste lancé avec une presqu’insouciance, et quelque chose arrive.
 
Les jours filent, et je me refuse de penser « normalement je ferai ça ». Pour être juste, lorsque cela m’arrive, je ne me laisse pas embarquer dans des pensées qui n’existent pas. Même si des traces sur mon planning me le rappellent. Même si les martinets me crient le sud, je reviens dans mon présent.
 
Quitte à me confronter au vide.
Je lis, je cherche, je reste aux aguets, car il est aussi possible dans ces périodes tourmentées que du nouveau pointe le bout du nez. Vous voyez : je suis désespérément optimiste : « La vie est un rêve, c’est le réveil qui nous tue » Virginia Woolf.
 
Même si les rayons de lumières sont fugaces, je reste à l’affût de leurs traits.
Je fais alors une liste de personnes qui me semblent avoir une même vision que moi, une vision collective, écologique, égalitaire. Comme nous sommes encore très immobilisé.es, je tente, via les réseaux, de repérer puis d’aller à la rencontre de nouvelles personnes.
 
Et puis je fais beaucoup de yoga. Là aussi je cherche à me diversifier, visiter de nouvelles postures et de nouvelles pratiques. Et vraiment cela calme mon mental : j’arrive à mettre de côté ce qui n’existe pas (ou plus). Je ne m’y accroche pas et je trouve de la stabilité et de l’espace.
Voilà mon programme pour l’instant : rester debout, à l’affût.
 
 
Tellement difficile de savoir comment sera la vie d’après. Même si, avec l’autorisation d’ouverture pour le Puy du Fou, on sent bien que ce sera pareil… en pire.  
 
Je sais je me répète un peu.
Donc ce fameux Puy du Fou qui chante l’histoire guerrière, blanche, masculine pourra continuer tranquillement d’essaimer ses idéaux anti-avortement, anti-euthanasie (les subventions aux associations qui travaillent dans ce sens sont supprimées).
 
Difficile de savoir, alors que les parcs et les jardins ouvrent au compte-gouttes à Paris. Et du coup, où vont les gens ? (enfin ceux qui ne sont pas à la campagne, ou dans leur grand appartement avec terrasse…)
Ils vont marcher sur les quais ! Oui, ils sont dehors, et bloquent la circulation pour ceux qui vont sur leur lieu de travail à vélo (étrange, étrange : ils ont parfois aussi un grand appartement avec terrasse…)
Mais que font ces gens à pied, il serait quand même temps qu’on les remette au boulot non ? Il serait quand même temps qu’on commence à travailler pour rembourser la dette !
« La vie est un rêve, c’est le réveil qui nous tue ». Merci Virginia !


 


 

◊  ◊  ◊

PLAISIRS 
 
Geneviève Brisac, est écrivaine. Dans cette émission elle parle avec beaucoup de chaleur et de gourmandise de Virginia Woolf. La Virginia qui m’inspire et me guide avec tant d’humour « La vie est un rêve, c’est le réveil qui nous tue »


 


 
 

FÉMINISME
 
La bombe ! Je suis en train de la lire.
Un long (et pas ennuyeux) récit d’une jeune femme violée. En Australie. Comme elle est française elle arrive très bien à discerner le traitement de ces affaires dans les deux pays. Les différences sont abyssales !
Le style est comme je l’aime, sans pathos, brut, clair :
 « Je suis devenue sauvage dans le sens où je ne peux plus faire semblant que tout le monde est mon pote. Depuis les Mexicains, il y a ceux qui sont avec moi et le reste. Ceux qui ont réussi à connecter leurs trois neurones et qui sont présents, tout en sachant qu'ils ne pourront jamais vraiment comprendre ce qu'il se passe dans ma tête (moi-même je comprends pas), et le reste. Ceux qui ont compris que tout avait changé et le reste. »

Oui, ils existent, et pas qu’aux États-Unis : des hommes qui veulent faire sécession avec les femmes….

 
Sinon enfin une application utile : Maydée. C’est l’application dont l’objectif est de faire de la répartition des tâches ménagères un sujet aussi important que celui des féminicides.
 
 
Ce n’est pas moi qui vais vous dire le contraire :
« J’ai 53 ans, so what, je ne suis pas à jeter » 

Et puisqu’on a encore le temps :
D'Agnès Varda à Céline Sciamma, 6 portraits de femmes cinéastes

 

CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
 
Partie tôt - Pris mon chien -
Et rendu visite à la Mer -
Les Sirènes logées en Bas 
Sont sorties pour me regarder -

Et les Gallions - au Premier Étage
M'ont tendu des Mains de Chanvre -
Me prenant pour une Souris - 
Échouée - sur les Sables -

Dérangée par Personne - avant que le Flot
N'ait trempé ma simple Chaussure -
Et puis mon Tablier - et puis ma Ceinture
Et puis mon Corsage - aussi -
 

Emily Dickinson, poème extrait du recueil Le Paradis est au choix 
 
 
 

ET SINON, LE BOULOT ?
 
J’ai pris une bonne décision : je n’écrirais plus de spectacles féministes.
Pourquoi ?
Parce que !!!
 
 
À suivre…
Prenez soin de vous.

 

 

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