Ce qui m’embête dans ce mois de février c’est qu’il est court, et ça on n’y peut rien. Pas la peine d’essayer d’en faire plus, de remplir ses journées jusqu’à ras bord, de toute façon l’hiver est encore là, alors il faut vivre à son rythme !
J’ai participé à une très chouette réunion, où il était question de Mind Mapping ou carte heuristique, carte cognitive, carte mentale, carte des idées…
Ne vous inquiétez pas je ne vais pas vous faire un compte rendu de ma soirée, juste vous dire que Toni Buzan a inventé un schéma, supposé refléter le fonctionnement de la pensée. Un shéma qui permet de représenter visuellement et de suivre le cheminement associatif de la pensée. C’est Valentine Viard de BPW Paris, qui m’avait invitée ; elle organise une grande journée sur l’écart de salaire Femmes/Hommes le 25 mars, et nous avions envie de faire connaissance.
Bref, pour revenir à cette réunion, et justement pour faire connaissance autrement, nous nous sommes présenté.es (oui, il y avait 3 hommes), en donnant un animal et un personnage célèbre. Bon, l’animal n’est pas très intéressant pour cette lettre (en plus je me suis trompée, je voyais une magnifique panthère noire et j’ai dit guépard, jusqu’où va se nicher la domination masculine tout de même…) et comme personnage, la grande Olympe de Gouges.
Et là, toc, sur la quinzaine de personnes autour de la table (dont les 3 hommes), seules une ou deux connaissaient Olympe. Comme quoi, on a vraiment du boulot pour faire connaître les oubliées de l’Histoire… J’ai donc brossé un portrait rapide d’Olympe et Valentine m’a demandé de lui envoyer une petite histoire de la dame, que je m’empresse de vous partager.
Ah zut, j’ai oublié de leur dire que tous les débuts novembre (elle a été guillotinée le 3 novembre 1793) des femmes (surtout !) se rassemblent à l'invitation de l'historienne Catherine Marand-Fouquet pour demander l'entrée au Panthéon d'Olympe de Gouges. Bon, inutile de vous dire que ça traîne et j’ai bien peur qu’on se retrouve à se cailler les fesses encore des années devant le Panthéon. En même temps c’est bien sympathique de se retrouver tous les ans ! En 1791, Olympe de Gouges a écrit la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ». Et pour la présenter voici la 4ème de couverture d’« Olympe de Gouges », la bande dessinée de Catel & Bocquet (magnifique cadeau reçu d’un homme qui me connait bien) « Mariée et mère à 18 ans, veuve aussitôt après, Marie Gouze décide ensuite de vivre librement. Elle se fera désormais appeler Olympe de Gouges.
Femme de lettre, fille des Lumières, libertine et républicaine, Olympe a côtoyé la plupart de ceux qui ont laissé leur nom dans l’histoire : Voltaire, Rousseau, Mirabeau, La Fayette, Benjamin Franklin, Philippe Égalité, Condorcet, Théroigne de Méricourt, Desmoulins, Marat, Robespierre. »
J’ajoute aussi qu’elle a écrit contre l’esclavagisme, et qu’elle était complétement autodidacte. D’ailleurs le passage à l’écriture lui sera complexe, et durant toute sa vie elle dictera ses textes….
PLAISIRS
Comme une envie de soleil, et ses recettes de citrons confits, puis de poulet avec les citrons enfin confits (en fin d’article) tombent à pic !
J’ai découvert Doris Dörrie avec son film « Fukushima, mon amour ». Sa carte blanche lui ressemble : elle parle avec un sac sur la tête et film un danseur de butô Tadashi Endo.
FÉMINISME
Vous avez entendu parlé de la Ligue du LOL : un groupe Facebook privé, regroupant une trentaine de jeunes gens, pour la plupart des hommes, travaillant dans le milieu du journalisme de la communication et de la publicité, qui pendant plusieurs années ont harcelé, attaqué, dénigré des cibles qu’ils n’ont pas choisies au hasard : femmes, militant·e·s féministes et antiracistes, homosexuel·le·s, personnes racisé·e·s, personnes grosses, souffrant de maladie mentale, ainsi que des hommes ne correspondant pas aux normes de la masculinité dominante. Très bon podcast ici
Moche, hideux, grotesque ? Pourquoi le substantif autrice suscite-t-il tant de réactions épidermiques alors qu'auditrice ou actrice ne heurtent personne ? Écoutez
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
« Il en tomba combien dans cet abîme
Béant dans le lointain ! Et je disparaîtrai un jour sans rimes
Du globe, c’est certain.
Se figera tout ce qui fut, - qui chante
et lutte et brille et veut :
Et le vert de mes yeux et ma voix tendre
Et l’or de mes cheveux.
Et la vie sera là, son pain, son sel
Et l’oubli des journées.
Et tout sera comme si sous le ciel
Je n’avais pas été !
Moi qui changeais, comme un enfant, sa mine
- Méchante qu’un moment, –
Qui aimais l’heure où les bûches s’animent
Quand la cendre les prend,
Et le violoncelle et les cavalcades
Et le clocher sonnant…
– Moi, tellement vivante et véritable
Sur le sol caressant. A tous – qu’importe. En rien je ne mesure,
Vous : miens et étrangers ?! –
Je vous demande une confiance sûre,
Je vous prie de m’aimer.
Et jour et nuit, voie orale ou écrite :
Pour mes « oui », « non » cinglants,
Du fait que si souvent – je suis trop triste,
Que je n’ai que vingt ans,
Du fait de mon pardon inévitable
Des offenses passées,
Pour toute ma tendresse incontenable
Et mon trop fier aspect,
Et la vitesse folle des temps forts,
Pour mon jeu, pour mon vrai…
– Ecoutez-moi ! – Il faut m’aimer encore
Du fait que je mourrai. » Marina Tsvetaeva
ET SINON, LE BOULOT ?
On n’est jamais mieux servie que par soi-même me disait mon père (et il me le dit encore…)
Alors j’ai écrit l’article idéal, le premier que j’aimerai lire sur le spectacle. (Merci à Serge pour cette idée ! )
Le voici : "Corinne Merle est une femme qui réfléchit. Et même si elle se défend d’être une intello (peut-être un vieux complexe de la mauvaise élève dyslexique) elle pense, écrit, crée et elle joue. Ça fait beaucoup pour une seule personne ? Elle balaie ma question d’un grand éclat de rire et son œil se pose sur moi pour me livrer comme un secret : « Cette fois je n’ai pas fait la mise en scène, c’est François Jenny qui s’y colle, oui un homme ! Mais attention il n’est pas ma caution, la preuve que je ne suis pas une féministe aigrie qui ne supporte pas les hommes. François est ma liberté plus ample, plus assumée : il me permet d’aller visiter des territoires encore plus intimes » Intimité ; le mot est lâché et nous allons donc nous y aventurer et partir à la rencontre de Virginie D. Et si la comédienne nous livre rapidement comment et pourquoi King Kong théorie et Virginie Despentes (puisqu’il s’agit bien d’elle) lui ont « sauvé la vie » lesuspense n’en demeure pas moi intense. Car c’est une toile qu’elle tisse, semant des indices aux quatre coins des âges de cette femme : petite fille ou très vielle dame, jeune mère ou la cinquantaine flamboyante. Le drame affleure quand elle vit ou revit le viol, le rire éclate quand elle nous joue le standup de ses amours, la chaleur monte avec son orgasme... Vous l’aurez compris on est à ses côtés pendant la traversée de ses émotions et on ressort plus forte, moins seule, elle nous parle de sororité. Je ne vous cache pas que (certains) ne sont pas épargnés et cela est réjouissant pour les femmes et les hommes du public."
Au fait, pour vous remettre le sujet en tête, voici la première bande annonce, réalisée par la talentueuse Rachel Huet (et si vous aimez vous pouvez cliquer sur les pouces en l’air et même, vous abonner à la chaîne, des surprises se préparent).
Peut-être avez-vous des suggestions, des réflexions, comme dit mon père (oui, je sais, février n’est pas le mois de la fête des pères…) je suis tout ouïe !
On se retrouve au plus tard en mars ! À bientôt.
Corinne Merle