Une enveloppe magique 💌💌💌
La lettre du dernier jour du mois #36
DÉCEMBRE
Dessus, mon adresse. C’est donc bien pour moi. Et derrière, l’adresse de l’expéditrice écrite à l’encre bleue… Je venais de descendre de chez moi pour aller faire quelques courses. Je l’ai glissée dans mon sac de courses, avec précaution, bien à plat.
En attendant à la caisse du supermarché, j’ai été tentée. J’ai sorti l’enveloppe, prête à l’ouvrir, impatiente… Mais je l’ai rangée à nouveau.
Arrivée chez moi, en sortant les oranges et pamplemousses, j’ai encore une fois été tentée de regarder… mais non ! Pas tout de suite. Je l’ai placée sur ma table entre les cartes postales de Georgia O’ Keeffe et Vivian Maier…
Je voulais qu’elle m’attende aussi elle. J’avais envie de faire durer la découverte. Mais, qu’est-ce que protégeait le papier de soie de cette enveloppe blanche ?
Un déjeuner rapide, une sieste, préparation d’un merveilleux thé japonais et me voilà en face d’elle. Je prends le papier de soie et trouve que c’est joliment emballé : une étiquette au centre, un joli papier collant de chaque côté.
Je savoure le soin, la délicatesse du présent puisque je sais maintenant que c’en est un…
Je devine en transparence du papier un beau bleu et je plonge avec délice dans cette eau amie.
Les vagues m’entourent, me bercent, m’entraînent : je me laisse porter...
Et puis une carte avec encore une très jolie photo et à nouveau cette écriture à l’encre noire cette fois-ci, et des mots qui me touchent en plein cœur : « merci encore pour ta confiance et ta gentillesse »
Un joli signe qui m’encourage, me réconforte : merci Sophie.
Ces liens, tellement importants alors que la crise sanitaire nous impose l’éloignement, ces liens, ces signes, à nous de les savourer…
◊ ◊ ◊
INSPIRATIONS
Anouk Grinberg est actrice. Elle connait son cerveau, elle connait des gens qui font aussi ce métier et quand elle pose des questions sur leur cuisine intérieure, ça cause pour de vrai. Écoutez la parler pour rentrer un peu dans leur cerveau…c’est un magnifique chantier !
Et toujours Ariane Mnouchkine et la force du Théâtre du Soleil.
J’ai été très emportée par cette Femme qui danse, c’est avec bonheur que je retrouve Marie-Claude Pietragalla :
« Que l’on soit danseur ou non, notre corps emmagasine les événements de notre vie, voire de notre patrimoine social, familial, culturel. Certaines choses peuvent inconsciemment resurgir à travers une gestuelle, car notre corps communique en permanence avec l’intime. Il ne ment pas. D’ailleurs, il est amusant de constater que certains se définissent en opposition totale avec ce que projette leur corps. »
JE LIS PARCE QUE J’AIME ÇA !
Une femme en contre-jour Gaëlle Josse (Notablia)
Vivian Maier / Expo photo /Vie invisible / France et Amérique / Secrets familiaux / Mais comment faire une œuvre sans presque jamais voir ses productions ? / +++++
L’homme de Constantinople JR Dos Santos (Pocket)
Arménie / Migrants / Arts / Argent / Super macho / Grrrrrrr !
L’amazone verte Élise Thiébaut (Les Indomptées)
Françoise d’Eaubonne / Écoféminisme / 20èm s / Militante radicale/ ++
FÉMINISME
Sandra Muller, à l’origine de #balancetonporc, gagne sa bataille devant la cour d'appel. OUF !!!!
Affaire Hulot : pourquoi n'a-t-on pas cru Ebdo ? L’homme préféré des français…
Le numéro d'Envoyé Spécial consacré aux témoignages de femmes accusant Nicolas Hulot d'agressions sexuelles a suscité un grand intérêt en novembre 2021. Pourtant, une enquête avait révélé des faits similaires en 2018, elle était publiée dans le magazine Ebdo, et n'a pas connu le même succès.
Une série que je vous recommande vivement Mona et ses filles.
𝗡𝗢𝗡𝗔(Miou-Miou) prend la parole :
« Je ne vous parle pas d’en haut, je vous parle d’en bas. Je vous parle d’un endroit où la peur, la responsabilité et la culpabilité s’entremêlent. D’un endroit, où l’on est seule pour affronter les hommes. D’un endroit, où l’on est, ni la maman, ni la putain.
Je vous parle d’un endroit que vous, les hommes, ne connaissez pas. Vous ne connaissez pas la douleur des règles ni celle de l’accouchement ! Vous ne connaissez pas l’injonction d’être mince, d’être belle, d’avaler des pilules pour ne pas avoir d’enfant, d’être épilée, bien habillée, pas trop long, pas trop court, pas trop surtout… Mais pas trop quoi ?
Être une femme, sans être une menace, être une femme en restant à sa place, mais laquelle ?
Celle donnée par les hommes dans un cadre restreint ?
Je vous parle d’un endroit qui n’existe pas. D’un endroit pour lequel je me suis battue : le droit d’avoir ou non des enfants, le droit d’avoir une sexualité libre.
Mais, je suis enceinte à un âge où ça n’arrive plus, je croyais pouvoir baisser la garde, jouir en toute liberté et rompre enfin avec la peur, la responsabilité et la culpabilité. Aujourd’hui, je ne peux pas faire autrement que d’avoir cet enfant. Je dois aller au bout et le mettre au monde. Je ne le connais pas, je ne le voulais pas, mais il vit en moi et commence à me charmer.
Je vous parle aussi de cet endroit, celui de l’ambivalence interdite : aimer ses enfants avant même qu’ils naissent et vouloir garder sa liberté. Allaiter et vouloir retrouver son corps, être mère et regretter sa vie d’avant. Dans cet endroit nous n’avons pas le droit de nous interroger, ni de douter, sans se sentir coupable.
Je vous parle d’un endroit que les hommes ne connaissent pas, c’est certes l’endroit de la peur, mais aussi de la puissance matricielle. Cet endroit, vous pourriez y venir… Vous pourriez avoir la curiosité de voir ce qu’on y voit.
De la liberté, de la sororité, de la solidarité, un endroit où l’on sait ce que c’est que risquer sa vie pour donner la vie. Un endroit où l’on n’est pas une mais plusieurs, un endroit de sédimentation, d’addition, où l’on doit se battre pour les mêmes salaires, les mêmes responsabilités, pour ne pas se faire tuer par un amant qu’on quitte ou un mari jaloux.
Je vais vous dire une chose, messieurs, vous perdrez. Vos avantages, vos privilèges, c’est dur, je vous comprends. Mais ne soyez pas immatures, vous avez été gâtés, et c’est fini.
N’ayez pas peur. Laissez-nous vous aimer comme des hommes et pas comme des enfants…
Cette infime perte pour vous est en réalité une immense avancée vers une société équilibrée où la honte n’aura plus sa place Chaque pas sera une marche vers un peu plus de justice, d’égalité et de fraternité.
Je vous parle d’un endroit que je n’ai pas choisi, celui de mon sexe, c’est ainsi. Je suis née avec ce sexe et je me suis construite volontairement avec l’identité d’une femme, de zéro à soixante-dix ans.
Ce soir, j’aime être cette femme, plus ralentie, plus en retrait, mais pas moins humaine, pas moins mère, pas moins grand-mère, pas moins amoureuse. Je ne sais pas ce que vous faites là, agglutinés en bas de chez moi, à mes pieds. Je ne sais pas à quoi vous serviront vos téléphones, vos caméras, vos papiers. Mais je sais qu’il faut que je parle à toutes, à tous !
Alors courage, tenez ferme la barre. L’horizon est enfin dégagé. Voici permis à nouveau toute audace de la vie en commun !
N’ayez pas peur, faîtes l’amour, faites des enfants ! Ayez de grands rêves. Construisez votre vie, comme vous voulez, soyez libre ! Vous ne serez pas parfaites, vous ne devez pas être parfaites, personne ne l’est. »
[𝗌𝗈𝗎𝗋𝖼𝖾 : 𝖺𝗋𝗍𝖾.𝗍𝗏 - “𝖭𝗈𝗇𝖺 𝖾𝗍 𝗌𝖾𝗌 𝖿𝗂𝗅𝗅𝖾𝗌” 𝖽𝖾 Valérie Donzelli 𝖾𝗍 𝖢𝗅𝖾́𝗆𝖾𝗇𝖼𝖾 𝖬𝖺𝖽𝖾𝗅𝖾𝗂𝗇𝖾-𝖯𝖾𝗋𝖽𝗋𝗂𝗅𝗅𝖺𝗍]
Un texte écrit par la Librairie Violette and Co que je visite souvent…Un texte juste, un bien bel hommage, qui donne envie de mieux connaître bell hooks.
« La grande, très grande bell hooks est morte hier, le 15 décembre... Elle était "poète, autrice, féministe, professeure, critique culturelle et activiste"
Dans sa préface à Ne suis-je pas une femme ? (Cambourakis, coll. Sorcières), Amandine Gay écrit : « bell hooks est une pionnière de la traduction de pratiques émancipatrices dans le monde des idées. En publiant en 1981 Ain't I a Woman (Ne suis-je pas une femme ?), elle entend écrire - et par là institutionaliser - l'histoire des femmes noires, jusque-là systématiquement évacuées de l'Histoire. (...) La force des théoriciennes de l'Afroféminisme états-unien c'est justement d'avoir su partir de leurs expériences de femmes noires pour aboutir à une analyse théorique des interactions entre le racisme systémique, le patriarcat et le capitalisme. Leurs textes, en dépit de leur rigueur scientifique, n'en sont pas moins accessibles, ce qui dans le cas de bell hooks relève d'un effort conscient (...). »
Et Nassira Hedjerassi dans sa préface à De la marge au centre (Cambourakis, éd. Sorcières) : "Le féminisme dont elle se réclame est radical, révolutionnaire. L'enjeu central pour elle, ce ne sont pas de simples changements, des réformes, mais des transformations qui remettent en cause le système patriarcal capitaliste impérialiste suprémaciste blanc, expression qui traduit l'imbrication des systèmes de domination. Il s'agit de penser et de contrer cette intrication à laquelle font face notamment les femmes noires."
Elle citait bell hooks : "Sans nos voix dans des écrits et dans des présentations orales, il n'y aura pas d'articulation de nos préoccupations." (in Teaching to Transgress, traduction française : Apprendre à transgresser))
Six livres de bell hooks ont été traduits en français sur la trentaine publiés en langue originale. Il nous reste ici beaucoup à découvrir d'elle... »
Et pour compléter le femmage « Mort de bell hooks, aux racines de l'afroféminisme »
Encore une trop longtemps d'un homme de poids... Alma Reville dans l’ombre de Hitch….
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES : SORORITÉ !!!
DEBOUT LES FEMMES avec l’hymne des Femmes revisité par Mathilde
Trois beaux clips, une trilogie envoutante de Laughing Seabird
I FEEL FAT / VIVRE (NO WAY BACK) / THE TRANSFORMATION PLACE
Je vous conseille aussi surtout l’album tout entier
« Nous pouvons aimer d’une manière profonde qui transforme le monde politique dans lequel nous vivons » bell hooks
ET SINON, LE BOULOT ?
Si vous vous rendez sur le site de COME PROD vous pourrez vous rendre compte de sa mise à jour, avec notamment l’accompagnement la co-production de deux spectacles camarades et amis de François et Luc Jenny :
Alzheimère & fils
Politichien
Et une Virginie D. toujours très en forme….
Et si le cœur vous en dit, vous avez encore quelques heures pour les dons 2021 (vous pourrez déduire 66 % de votre don de votre impôt 2022 sur le revenu 2021, par exemple votre don de 100 € pour un coût réel de 34€ et une déduction fiscale de 66€)
Je vous souhaite une très belle fin d’année, douce et voluptueuse.
Je vous prends dans mes bras et vous envoie chaleur et lumière (oui, oui c’est possible)
Je vous souhaite une merveilleuse dernière journée 2021.
Brûlons la !
Et vive 2022 et surtout vive nos liens !!!
Corinne
Générique
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