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CORINNE MERLE

Tout embrouillée… 🫢🫢🫢

1 Novembre 2023 , Rédigé par corinnemerle.over-blog.com Publié dans #Corinne Merle, #Inspiratrices, #Lettre du dernier jour du mois, #Livre

 

 

La lettre du dernier jour du mois # 58

OCTOBRE 2023

Mais… que s’est-il passé ? Mon logiciel d’envoi de mail a tout mélangé ?
On me dit que ma lettre du dernier jour du mois de septembre a été envoyée à mes contacts professionnels et que mon mail de rentrée a été reçu par mes ami.es ?
Évidemment j’ai immédiatement pensé que j’avais fait une erreur de manipulation. C’était de ma faute. Tous les indices habituels de mes erreurs ont ressurgi :

« Je suis trop étourdie »
« Ma dyslexie me joue encore et toujours des tours »
« Je fais trop de choses en même temps »
« Je suis mal organisée »
« … »
 
Et ensuite les coups de fouets que je m’inflige :
« Mais quelle conne, ce n’est pas possible d’être aussi nulle ! »
« C’est pour ça que personne ne me répond ! »
« Qu’est-ce qu’ils vont penser les pros ? nulle, nulle, nulle !!! »
Pour ce dernier point, je ne suis pas inquiète. Les pros ont rarement le temps de lire mes mails, y sont trop débordés, alors me répondre vous pensez bien…
 
Je remets les choses en ordre et donc voici le lien pour retrouver la fameuse lettre égarée

En parlant de pros…
En lisant la presse il m’arrive de rencontrer, une ou un maire qui m’inspire (par son travail culturel évidemment, si, si, il y en a encore…) et je prends rendez-vous, et ça marche :  je peux aller dans sa ville ! Inutile de vous dire que ce n’est pas la porte à côté et que j’ai un long trajet, la dernière fois 3 heures aller-retour : pour rester moins de 5 minutes dans le cabinet. Cependant, je n’avais pas perdu ma matinée puisque je suis partie avec la promesse que M. le Maire s’occupera de me prendre rendez-vous avec le directeur du théâtre qui lui-même n’a jamais répondu à mes messages…  Vous êtes en train de vous dire que les promesses n’engagent que celles qui les croient, et pourtant, je pense que je vais l’avoir ce rendez-vous, après ce qu’il donnera, tout dépendra de l’entente entre eux... et de la susceptibilité du directeur d’être obligé de rencontrer quelqu’un à qui il n’a jamais répondu. Ah la vie d’artiste !
 
Sinon l’autre chose qui m’a embrouillée ce mois (pour rester sur des choses légères) c’est une conversation chiffon, très girly, entre femmes …
J’avais terminé la lecture publique dont je vous parle en fin de lettre. Je discute avec les personnes présentes. Le pot est très sympa, les personnes sont charmantes, j’apprécie le vin rouge, léger, comme il se doit pour un apéro. Une femme, après m’avoir fait des compliments sur la lecture (et c’est bien pour cela que j’étais détendue, pas à cause du rouge quoique ;)), cette femme me parle d’un seul coup de mon pantalon, qui « passe encore » me dit-elle. « Mais vos baskets !… Elles ne vont pas du tout ! Encore, si elles avaient été noires, pourquoi pas… Mais pourquoi n’avez-vous pas mis des escarpins ? C’est classe les escarpins ! »
La vache ! Si elle savait tout ce que je peux faire sur des escarpins...
Je ne sais pas si les hommes osent de telles choses entre eux… Peut-être en parlant de leurs voitures ?

 

Tout embrouillée…  🫢🫢🫢

***********

 
RENDONS À CLÉOPÂTRE CE QUI EST À …CLÉOPÂTRE ! 

 
Anne L’Huillier est la cinquième femme seulement à recevoir le Nobel de physique
Trois physicien.nes ont été distingué.es pour avoir mis au point des lasers à l’échelle extrêmement brève des attosecondes. Deux sont français, dont une femme, Anne L’Huillier, qui n’est que la cinquième à obtenir ce prix Nobel en plus d’un siècle !

 
La Française Nina Métayer est devenue la première femme à remporter le titre de meilleure pâtissière du monde.
Je répète : LA PREMIÈRE FEMME !

 
 
FÉMINISME
 
« Le féminisme est-il mort ? » : se poser la question avec Christine Le Doaré 
Parce qu’effectivement le silence est lourd…
 

Anouk Grinberg dénonce un « silence assourdissant » sur Gérard Depardieu et dit l'avoir vu agresser des femmes. Elle prend la parole maintenant, pour ne pas laisser seules les courageuses qui déposent plaintes. Un grand malaise me saisit à cette lecture… Pourquoi seulement maintenant ?
Pourquoi, alors qu’elle était protégée, ne pas avoir réagi avant ? Elle, et toutes les autres, les favorites, les épargnées ?

Et ça continue de s’entrechoquer ….

 

Avec Stéphane Plaza qui fait régner « un climat de peur » dans son royaume professionnel et se défend en disant «Les femmes sont les plus belles choses du monde.» Des choses ?!?
https://www.liberation.fr/societe/stephane-plaza-comment-il-fait-regner-un-climat-de-peur-dans-son-

Un article passionnant :
Catharine MacKinnon : « Viol ou agression, le consentement sert à justifier l’obéissance des sans-pouvoir à la loi des puissants »

La célèbre féministe et juriste américaine se livre à une vive critique de la notion pourtant présentée comme un sésame. Dans un essai publié en France, celle qui a conceptualisé le harcèlement sexuel invite à repenser la législation du viol et des agressions sexuelles en partant des inégalités de pouvoir.
 
Extraits :
« Depuis une dizaine d’années, le consentement est devenu un mot quasi magique qui aurait le pouvoir de résoudre les problèmes de violences sexuelles. Qu’en pensez-vous ?
Le consentement est une réponse facile, une illusion légale. Les gens pensent qu’il suffit d’aller devant la justice et dire «je ne voulais pas de cet acte sexuel» pour faire reconnaître un viol ou une agression. Cela ne marche pas comme ça, le problème de la crédibilité est évacué. Comment établir le non-consentement ? Il est plus difficile de prouver l’absence de quelque chose que sa présence. Aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne, la législation sur le viol repose justement sur le consentement et cela ne fonctionne pas. «Consenti» est une façon de dire «elle le voulait» dans une société où le sexe, par définition, satisfait plutôt les femmes qu’il ne les viole. Car les femmes sont encore vues comme faites pour le sexe, elles sont le sexe. La France n’a pas retenu le non-consentement comme élément du crime de viol ou d’agression sexuelle. Elle centre sa loi sur quatre types de forces : la violence, la contrainte, la menace, la surprise. Ces notions ne sont pas idéales mais elles sont concrètes, les avocats des victimes peuvent les utiliser pour défendre leurs clientes.

Pourquoi avoir écrit ce livre centré sur la loi française ?
Je suis très inquiète car en France, certains sont tentés, à l’image du droit anglo-saxon, de faire entrer la notion de consentement dans la loi. C’est une très mauvaise idée. Si vous souhaitez changer la loi, alors explicitez les inégalités de genre qui existent dans les entreprises, dans les relations intimes, au sein des couples et des familles. Comment exercer son consentement quand on est socialement dans une situation d’inégalité ? Les juges et les procureurs peuvent considérer que la simple présence de la personne vaut accord, comme un silence signifierait consentir. Le consentement sert alors à justifier l’obéissance des sans-pouvoir à la loi des puissants. La loi française a déjà inscrit dans ses textes la notion de contrainte, il lui suffit juste de spécifier les formes d’inégalités.
Qu’entendez-vous par inégalités de genre ?
C’est la domination que les hommes exercent sur les femmes, partout dans la société. Ce pouvoir est politique, économique, social. Il est aussi sexuel, perpétue la domination des hommes et leur assure l’accès sexuel aux femmes. Cette situation crée l’idée que les femmes usent de la sexualité pour progresser socialement. Et c’est l’homme qui devient victime. C’est pour cela que j’ai conçu le concept et la loi autour du harcèlement sexuel à la fin des années 70. Les conditions de l’inégalité des sexes contraignent le consentement et rendent très difficile la production de preuves. L’inégalité est une réalité niée, même par les victimes. Dans ce contexte, l’expression par les femmes de leur point de vue n’est quasiment jamais prise au sérieux, n’est pas considérée comme une affirmation de leurs préférences.
(……)
 
Quand je croise une fille ou un garçon beaux et jeunes, j’ai peur pour eux car je sais comment les prédateurs sexuels les regardent. Les enfants sont sexualisés par la pédopornographie au lieu de vivre leurs vies d’enfants. Ils ne sont pas faits pour le sexe. Leur vulnérabilité, et les violences qu’ils subissent, me rendent terriblement triste. »


Vive l’Islande ! Grève générale des femmes le 24 octobre
Des salariées de la pêche industrielle aux enseignantes, des infirmières à la Première ministre, la moitié du pays ont cessé le travail ce mardi 24 octobrepour lutter contre l’écart de salaire entre les hommes et les femmes et contre les violences sexuelles et sexistes.

 
 
INSPIRATIONS POUR SE REMONTER LE MORAL !
 
De la douceur, je veux de la douceur et cette chanson, sans doute à cause du chocolat et très certainement pour Jeanne Cherhal et Jacques Higelin, j’en prends et reprends "La rousse au chocolat" (Cigale, 2004)

 
« Il pleut à verse : les toits, de l'autre côté de la rue, ruissellent, et la gouttière déborde. Une longue goutte froide roule le long de la vitre et tombe sur ma main. Derrière moi, la chambre est devenue noire. (...) J'allume l'ampoule du plafond, je risque, pour m'occuper, un arrangement éphémère de la table à écrire, — j'ouvre le buvard, entre le miroir-chevalet et le bouquet de narcisses, — je cherche un semblant de home, je souhaite le thé chaud, le pain doré, ma lampe familière et son abat-jour rose, l'aboiement de ma chienne... Une grande feuille blanche est là, tentante, et je m'assieds... »
Colette - La Vagabonde
 
 
Anne Teresa De Keersmaeker : "il faut faire un pari sur la beauté"

Je retrouve Anne Teresa De Keersmaeker et Meskerem Mees chanteuse danseuse dans un post FB de Juliette Riedler
Je me permets de la citer, car cette histoire m’inspire et me donne du baume au cœur…
 
« Nous étions deux à attendre, d’abord sans rien puis avec un petit écriteau fabriqué à partir d’une carte, à l’intérieur puis dans le sas puis devant le Théâtre de la Ville, à espérer acheter des places pour assister à Exit Above, d’Anne Theresa de Keersmaker. Nous étions déjà en train de critiquer l’aristocratie culturelle qui a les moyens de s’offrir un abonnement à l’ouverture de saison, sachant déjà les spectacles à voir, n’ayant pas grand chose à perdre si finalement cela ne valait pas trop le coup; nous avions la bonne humeur déjà attaquée par les non-bonjour des dames de l’accueil et de la billetterie « Si vous voulez mais elle est déjà saturée (la liste d’attente) », déjà en train d’appeler le restaurant japonais préféré dans le premier arrondissement pour réserver une table, au cas où.
Nous venions de trouver une personne qui nous a vendu une place, il nous en restait une à trouver, tout espoir était encore permis, lorsque en revenant de l’intérieur jusque sous mon parapluie me dit : « Il avait raison le type, c’est annulé. »
Nous entrons, un jeune homme est en train d’installer un micro au milieu du hall. « Il va y avoir une prise de parole. »
Les danseuses arrivent et se postent en groupe au centre de l’espace, Meskerem Mees devant le micro.
Je n’ai pas enregistré son discours, d’autres l’ont fait ; pas enregistré car trop saisie par le moment, renonçant à me scinder pour partager à la communauté. Je restitue de mémoire ses paroles en anglais régulièrement interrompues pour laisser place à la traductrice.
« Le spectacle est annulé. Je vais parler en mon nom, non en celui de la compagnie.

Cet après-midi en me rendant au théâtre, je suis bloquée par la manifestation et me retrouve prise à l’intérieur. Je commence à marcher avec elleux. Je cherche par où sortir et vois que nous sommes, devant, derrière, à gauche, à droite, entourées de policiers. À l’un d’eux j’explique ma situation, que je dois aller en répétition au théâtre. Il me répond qu’il est impossible de passer.
Une fille avec son vélo, quelques mètres plus loin, demande aussi à passer, pour aller travailler. Les policiers lui interdisent le passage. Elle se met à pleurer. Elle a dit « Mais on est en France ! Où est la liberté ? »
À un moment donné nous nous arrêtons, bloquées. À côté de moi, deux jeunes filles, de seize ans, je dirais. Elles ont dû s’approcher un peu trop près de la distance acceptable pour les policiers, qui se sont mis à les battre. Puis l’assaut a été donné. J’ai reçu sur la jambe une bombe lacrymogène. Elle n’a pas explosé. Au moment de l’assaut j’ai vu une faille et je me suis extraite de la nasse. J’ai continué à marcher jusqu’au théâtre. Je ne pleurais pas. C’est quand je suis entrée et que j’ai rejoint mes camarades que j’ai commencé à pleurer. Je n’ai pas pu m’arrêter.
À présent je ne pleure pas. Je vous demande de comprendre. »
Les applaudissements sont nourris.
Le directeur du théâtre s’est lâchement désolidarisé en s’excusant auprès du public et répétant que cela n’était pas sa décision. Il n’a manifesté aucune marque d’empathie envers Meskerem Mees.
Puis, la troupe est partie.
Meskerem Mees prend la parole, elle fait entendre sa voix, elle ne se laisse pas taire par la machine productiviste qu’est aussi devenu le théâtre, elle parle en son nom, et toute la troupe la soutient, silencieuse et fière. Elle prend position. Meskerem Mees à ce moment-là fait entrer le politique dans le théâtre. Elle signale que les lumières bleues qui balaient la nuit et les sirènes qui la strient ne sont pas des décors de théâtre, que dans la rue la police bat, tue. Que l’art n’est pas une abstraction jouissive déconnectée du réel pour qui peut s’offrir cette fuite. Elle en appelle à notre fragilité commune, à notre capacité d’empathie. Elle est une actrice, une chanteuse, une danseuse : elle joue avec ce qu’elle est. Ce soir, elle était trop attaquée, trop blessée pour jouer. Beauté aussi de la solidarité sans tergiversation de la troupe.

Ce soir du 28 octobre 2023, une belle page a été écrite dans l’histoire du partage du sensible : la constitution exemplaire de la solidarité d’une troupe envers la blessure d’une jeune femme. Cet ensemble, à l'image de son origine, était politique et esthétique. J’ai eu mon cadeau d’anniversaire. »
 

LECTURE 
 
Un jeudi saveur chocolat Michiko Aoyama (NaMi)
Tokyo / Sydney / Des histoires qui se croisent /Gentiment
Darktown Thomas Mullen (Rivages/Noir)
Ségrégation après-guerre / Atlanta 1948 / Policiers noirs +++
Présumée disparue Susie Steiner (Le livre de poche)
Policière crise quarantaine / Amours ratés / Disparition jeune femme / Angleterre +++
Les Oiselles sauvages Pauline Gonthier (Mon poche)
Histoires croisées féminisme / 1970 / 2017 /Le bon parfum de la sororité / Pour réviser +++
De sang et d’ébène Donna Leon (Calmann-Lévy)
Venise / Vendeur à la sauvette / Diamants africains / Policier/ cuisine italienne +
 
 
ET SINON, LE BOULOT ?
C’était bien chouette de lire des extraits de « Celle que tu ne choisis pas » de Sophie Pialet (L’Harmattan). J’ai aimé me glisser dans une autre peau, chercher son souffle et j’espère parfois trouver sa voix.
Merci de m’avoir donné la possibilité de me sortir de ma bulle d’autrice et de productrice…

@grangoprod

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