Toi qui....💌💌💌
La lettre du dernier jour du mois #24
DÉCEMBRE 2020
La fin de l’année, l’heure des bilans pffff …. je n’ai pas envie de me plonger dans cette année blanche, où noire.
En revanche c’est avec un grand plaisir que je vous écris : cette lettre du dernier jour du mois est mon rendez-vous privilégié avec vous.
La tempête a beau s’intensifier, je suis connectée à vous. Ce lien riche et intense depuis … 2 années ! Merci à vous, vous tellement multiple que j’ai envie de vous dire tu.
Toi qui survoles avec légèreté ces lignes
Toi qui parfois n’ouvres pas ces lettres
Toi qui me réponds quand tu n’es pas d’accord
Toi que je mets en colère
Toi qui me redécouvres
Toi qui apprends à me connaître
Toi que la pudeur empêche de répondre
Toi que j’agace
Toi qui m’aimes
Toi qui me réponds tous les mois
Toi qui m’apprends
Toi qui m’attends
Toi que j’espère
Toi bien sûr mon premier lecteur si précieux
Toi ma lectrice tellement encourageante
Toi qui…
Je t’embrasse.
◊ ◊ ◊
PLAISIRS et INSPIRATIONS
Dans le but de donner plus de visibilité aux femmes dans le monde de la musique, l’association “DONNE – Women in music” a créé une base de données regroupant plus de 5 000 autrices-compositrices, de toutes époques et de toutes origines. Un très bon début, mais la liste reste à compléter.
Et ici c'est pour les artistes dans le milieu de l'art. Margaux Brugvin dresse un portrait par semaine d'une artiste. J'ai découvert une lionne Zanele Muholi
La joie est toujours à deux pas... prends patience...
FÉMINISME
Au cas où il faille encore l’affirmer : remplacer « droits de l'homme » par « droits humains » n'est pas un débat anecdotique.
Les hommages à Maradona dénoncés.
RENDONS À CLÉOPATRE CE QUI EST À …CLÉOPATRE !
L’écoféminisme de Françoise d’Eaubonne : une pensée de gauche escamotée ?
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES
Enfin c’est Alexandra Mignien qui le dit et je trouve cela très juste, et libérateur de le dire :
« Non, ce qui ne nous tue pas ne nous rend pas nécessairement plus fort ».
Alexandra Mignien critique la “fétichisation des malheurs et des traumatismes” dans son court métrage impeccable.
Les remèdes à la mélancolie d'Anne Sylvestre, si ce n'est pas contre le monde de brutes ça : "on a pas besoin de remède à la mélancolie, elle est nécessaire ! " Et lâchez-moi... un autre remède...
ET SINON, LE BOULOT ?
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Bonne fin d’année ou bon début de l’autre…
Corinne
Et sentir votre absence 💘💘💘
La lettre du dernier jour du mois #23
NOVEMBRE
C’est en enlevant le masque que j’ai senti l’automne.
J’ai reconnu cette odeur, une odeur chargée de bonheur : celle des feuilles, des champignons, de la mousse, de la forêt.
Elle m’a réjoui et j’ai glané des feuilles de toutes les couleurs, une plume…
J’ai gardé cela de l’enfance, toujours ramasser des choses que je trouve : des cailloux, de la terre ou du sable, de la mousse, un bâton, parfois des fleurs. Dans les parcs de ville c’est moins fécond, mais c’est rare que je rentre de mes balades les mains vides.
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Sentir, c’est bien ce qui me manque.
L’odeur d’une tarte aux pommes que j’ai préparée pour vous, ou le délicieux fumet de ce plat qui est votre spécialité et qui m’accueille à votre porte.
Qu’est-ce ça me manque de sentir mes bras autour de vous, et les vôtres aussi, et puis nos embrassades sans crainte et sans reproche !
Me manquent aussi nos livres qu’on échange (sans rire je n’ai bientôt plus rien à lire !)
Me manquent nos verres qui trinquent, nos rires qui sonnent, nos larmes peut-être, mais comme on est ensemble ce n’est pas grave.
Me manque de sentir vos yeux posés sur moi, curieux, sensibles.
Me manque cruellement de vous emmener au pays de Virginie D.
Le décor est posé dans le salon. Comme je vous l’avais annoncé le mois dernier, je travaille avec mes camarades Jenny, à une version du spectacle en direct. Parfois j’ai l’impression que je vis avec un fantôme…tout ce blanc !
Parfois j’ai la sensation qu’il me regarde, qu’il m’observe en me disant « Alors qu’est-ce que tu fais ? Tu as peur de venir me voir ? Je m’ennuie moi ! Es-tu certaine que ce sont des problèmes techniques qui t’empêche de me rejoindre ? »
Alors qu’il me parle, je tente de lui répondre et de temps en temps, par petites touches je me glisse en lui. Il me regarde comme un tableau inachevé, me parle comme un amour négligé. C’est que tous, le fantôme, le tableau, l’amour me posent les bonnes questions. Je tente de leur répondre sans détour, et m’interroge.
Et ce matin, alors que je le sens vibrer dans la pénombre du matin, je sais que Virginie D. n’est pas est morte, et que je vais aller explorer.
◊ ◊ ◊
PLAISIRS et INSPIRATIONS
Les filles obéissantes vont au ciel, les autres vont où elles veulent.
Nul doute qu’Agnès Jaoui va où elle veut et quand elle prend la parole aux Troisièmes Assises du collectif 50/50 qui lutte en faveur de la parité et de la diversité, et contre le harcèlement et les violences sexuelles dans le cinéma et l’audiovisuel. C’est une magnifique femme qui parle. https://youtu.be/uwcJxMfBQEI
Une autre inspirante aussi : Barbara Stiegler.
Elle m’aide à voir clair dans mon problème du mois dernier jusqu’où est-il possible de m’adapter, et est-ce souhaitable ?
« Ce n'est pas un signe de bonne santé que d'être bien adapté à une société profondément malade. » Jiddu Krishnamurti
FÉMINISME
Le titre de l’article m’a alléché :
Pour les jeunes hommes, envisager leur mère d'abord comme une femme reste difficile
Je pensais y trouver des inspirations pour mon stand-up que j’écris avec mon fils (en fait je glisse cela juste pour voir s’il lit mes lettres, oui, je sais, pendant ce confinement je m’amuse de peu…)
Cependant les témoignages sont intéressants et porteurs d’espoir : «Ma mère ne se plaint pas de devoir faire les courses, les repas et le ménage pendant que mon père fait littéralement la sieste, mais je ne peux pas supporter un déséquilibre dans les tâches ménagères aussi important dans mon couple.»
Je n’ai pas eu envie de regarder le documentaire conspirationniste Hold-Up
Je passe déjà assez de temps derrière mon écran, et puis je ne pense pas qu’on soit obligé de tout regarder, ou tout lire pour avoir une opinion. Comme le dit Philippe Caverivière dans sa dernière chronique sur RTL
« Je ne suis pas obligé de lire Mein kampf non plus !»
En revanche, j’ai lu des articles à son sujet dont celui-ci : Pourquoi le complotisme séduit autant les femmes
Intéressant, et affligeant, pour les femmes… Comme Marie qui cherche désormais à se le procurer. Mais format cassette, «au cas où il y aurait de la censure».
Cela ne m’a pas trop remonté le moral …
Et puis si vous avez vu la série Dix pour cent : les personnages féminins ont le premier rôle. D’ailleurs les épisodes des actrices étaient bien plus intéressants, drôles, toniques. Je ne les cite pas toutes mais le coeur y est ! Comme si elles osaient et avaient le courage de gratter leurs démons des A : Âge, Amour, Argent...
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CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
Un film documentaire bouleversant remarqué à la Berlinale 2020. Petite fille
ET SINON, LE BOULOT ?
Virginie D. se prend les pieds dans des problèmes techniques :
le direct n’est pas encore prêt. Nous y travaillons !
En revanche vous, ne soyez pas en retard si vous souhaitez faire vos dons 2020 :
Est-ce nécessaire de vous dire que sans vous rien n’est possible… surtout pas la technique !
PS :
Agile…oui mais jusqu’où ?
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En ces temps d'incertitudes...
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Psychologie Magazine - Octobre 2020
L’incertitude, notre nouveau point commun 🌋🌋🌋
Du jour au lendemain le prévu s’écroule. Le futur est flou, incertain.
De nouvelles contraintes nous sont imposées, elles nous tombent dessus. Pourquoi ? Parce que ! Ça ne se discute pas. Il nous faut vivre avec des gestes « barrières » et derrière nos masques…
« Elle a bon dos, la science ! » : c’est le nom de l’entretien avec Pierre-Henri Gouyon
Vous pouvez écouter le Pr. Toubiana qui nous explique clairement pourquoi l'épidémie est terminée...
Comment ça va vous ?
Votre santé ? Vos humeurs ? Vos amours ?
Colère, fatigue, angoisse ? Ou pas ? Vous arrivez à passer à travers les gouttes ?
Pour ma part je me suis plongée dans l’intelligence collective avec une formation du Centre Hubertine Auclert. Le plaisir, le bonheur de rencontrer des femmes plutôt jeunes et féministes. Wouaaah ! L’intérêt pour cet instrument vibrant qu’est l’intelligence collective. Re Wouaaah !! J’avais approché cette intelligence il y a quelques années grâce à un amour, j’étais déjà conquise et inspirée. Ces deux jours m’ont donné des désirs et de belles pistes… J’ai par exemple de nouvelles envies de prises de parole pendant mon spectacle, mais chut… maturation en cours…
Ce mois de septembre est passé tellement vite.
J’ai retrouvé ma ville, mes ami.es et le studio de yoga. Et puis l’hiver nous est tombé dessus en ce début d’automne, et les studios de yoga ont été contraints de fermer. Je partage la tribune zen, mais (très) en colère de mes collègues de yoga
Actrice, yogini, il ne me manquerait plus qu’être DJ pour cocher tous les métiers d’incertitude !
◊ ◊ ◊
PLAISIRS
Parce que c’est vraiment un plaisir que de l’entendre, je vous conseille ardemment d’écouter ces épisodes d’A voix nue avec Gisèle Halimi.
Inutile de vous dire que je fais partie des personnes qui souhaitent tout aussi ardemment que Gisèle Halimi rejoigne le Panthéon #GisèleHalimiAuPanthéon
Retrouver la Gréco avec ce beau portrait et dans cette interview croisée avec Virginie Despentes.
FÉMINISME
''Je ne réclame aucune faveur pour les personnes de mon sexe. Tout ce que je demande à nos frères, c'est de retirer leurs pieds de notre nuque''
Ruth Bader Ginsburg
(1933-2020)
Attention inspiration !!!
Christelle Delarue, militante féministe, fondatrice de l'association « Les Lionnes » et conseillère spéciale auprès de la division « Egalité des genres » à l'UNESCO revient sur ses 12 années à tenter de changer le milieu de la pub de l'intérieur et nous raconte comment elle s'est frottée aux limites du système.
Le tennis a été important dans ma vie, il me reste Suzanne Lenglen.
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
Lire Abdennour Bidar, philosophe
« Nous avons voulu sauver la vie mais nous l’avons, à l’inverse, coupée de tous les liens qui la nourrissent, vidée de toutes les significations qui la font grandir. Cesser d’exister pour rester en vie ? Cette contradiction est accablante. »
Deux anciennes camarades de jeu (nous étions dans le même cours de théâtre…) Sandrine Briard et Isabelle Ben Soussan sont à l’origine d’une action magnifique. Elles soutiennent concrètement et avec beaucoup de cœur Sandra Bechtel, autrice. Sandra est touchée de plein fouet par la crise du Covid.
C’est ici pour vous informer et la soutenir aussi
ET SINON, LE BOULOT ?
Virginie D. s’adapte pour vos appartements, vos lieux associatifs et alternatifs. Moins théâtrale (quoi que…) c’est une expérience d’agitation citoyenne. Nous travaillons à inventer des cercles de résistance, des circuits courts culturels. Si cela vous tente, il vous suffit de répondre à cette lettre.
Et aussi :
J’aurai pu « tricher ». Mais vous le savez ce n’est pas le but de cette lettre. Oui j’aurai pu recopier les lignes de l’autrice et journaliste Valérie Péronnet… Mais rendons à Cléopatre ce qui est à Cléopatre et achetons le numéro de Psychologie Magazine d’octobre pour découvrir le dossier « Mieux vivre avec l’incertitude ». Et en plus vous m’y verrez grâce à une
magnifique photo de Stéphanie Tétu.
Je ne boude pas mon plaisir d’apparaître au grand jour dans de si bonnes conditions.
Merci à elles deux pour ces échanges profonds, sensibles et joyeux.
Et si vous voulez connaître le travail de Valérie Peronnet, lisez Jeanne et Marguerite (Calmann-Levy), deux histoires d’amour et de lettres écrites par deux femmes qui se croisent au-delà du temps.
Ou encore Un petit glaçon dans la tête (Calmann-Levy) où les mots et l’imaginaire sont les remèdes au réel souvent tragique.
Et sans incertitude cette fois, je vous fais parvenir mes chaleureuses vibrations.
Collages de confinée
J'aime les découpages, les assemblages, les voyages de l'imaginaire.
J'aime cet état suspendu et cette détente que procure ce travail.
Oui, c'est un travail puisqu'il me travaille.
Pendant l'enfermement obligatoire, les collages ont ouvert des fenêtres.
Les voici.
Et les titres comme des mantras....
sortir du cadre / retrouver sa vraie nature / écouter dehors / bouger son corps / sortir pourquoi et pour qui ? / plutôt que la peur choisir le désir
Grains de sable
La lettre du dernier jour du mois #20
AOÛT
Fin de la parenthèse estivale !
Finis les cigales, les pans bagnats et le rosé.
Rangés les palmes et le maillot, je laisse le compost se débrouiller tout seul.
Retour dans l’arène.
Je retrouve Paris, ma ville choisie. J’ai une fringale de cinéma, de musée, de théâtre (sic), de yoga et de vous mes ami.es !
Je me faisais rire toute seule dans le bus qui me menait de la gare de Lyon à la Porte Saint Cloud (un des plus beaux trajets de bus de Paname) en prenant des photos de ma ville comme si je la découvrais.
Paris, sa vibration, sa beauté, mais Paris masqué.
Je me suis très vite remise au travail, je me suis débarrassée de l’administratif et j’ai commandé des livres à la librairie.
Pour revenir à mes séances de plages, j’ai été frappée par l’évolution des maillots de bain de petites filles : en deux mois, et à raison de 31 visites à la plage de 3 heures par séances, je n’ai vu que 2 petites filles en bikini. Les autres avaient des deux pièces ou un une pièce. C’est-à-dire que leur (comment appeler cet endroit du corps pour des petites filles pré-pubères) poitrine était couverte.
Se télescopent avec mon étude sociologique des plages trois actualités aoûtiennes :
La sortie d’un film « Mignonnes » sur l'hypersexualisation des pré-adolescentes. A voir pour trancher si la réalisatrice Maimouna Doucouré utilise ces jeunes filles pour susciter un désire pervers ou pas…
Cette image. Une autre civilisation pourra dire : « ils étaient vraiment pervers ces humains, ils rembourraient des brassières pour des petites filles de huit ans, et ça ne choquait pas grand monde..."
La question qui se pose en cette fin d’été « Seins nus sur la plage : que dit la loi ? » alors que des gendarmes ont demandé à plusieurs femmes, qui bronzaient les seins nus, de remettre leur haut de maillot de bain le jeudi 20 août.
Et pour clore le débat :
L’anniversaire du 26 août 1970, un acte symbolique d’une dizaine de féministes a marqué le début du Mouvement de libération des femmes qui a œuvré pour leurs droits. Mais le chemin est long, camarades….
PS : Sinon, je n’ai pas fait qu’observer sur la plage, j’ai aussi nagé plus de 60km. C’est vous dire combien je suis en forme !
◊ ◊ ◊
PLAISIRS
FÉMINISME
Ce n’est pas pour faire plaisir à ma petite voix préférée… Aujourd’hui je laisse voix à trois hommes (avec Camus ça fait trois) :
Arthur H – La boxeuse amoureuse
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
ET SINON, LE BOULOT ?
En même temps que je poste ma lettre j’envoie mon texte « J’ai vu deux lunes » au concours d’écriture de Sororitas, Les femmes écrivent le monde de demain.
« J’ai vu deux lunes
Et j’ai pas bu
J’ai vu deux lunes
Et t’es revenu
C’est parfois le son du vent entre les planches du jardin que je n’ai toujours pas clouées, qui claquent plus ou moins fortement. Ce n’est pas parce que je n’ai plus de clous ou parce que j’oublie où est le marteau. Non. Je les ai laissées parce qu’elles m’indiquent que c’est le vent du sud qui souffle et que la pluie ne va pas tarder. »
C’est le tout début, et on verra bien comment ces deux lunes voyageront.
Cette chansonnette m’est venue en regardant la pleine lune se refléter dans l’eau de la piscine. Aucune référence à Haruki Murakami et à son 1Q84 dont j’ignorais l’existence jusqu’à samedi…
À très bientôt.
Portez-vous bien.
Protégez votre courage pour sortir à l’aventure de la vie.
Nous ne sommes pas rendues … ou la sale impression d’être cernées
en chômage technique, tranquille, mémère.
Me reposer, recharger les batteries, faire le vide pour faire le plein.
Je me suis tenue éloignée des débats, bien sagement rangée dans le Sud.
Tout allait bien, je me gavais de tomates et d’olives,
allongeais progressivement le temps des baignades, profitais de la famille.
MAIS :
1 /« Mélancolie ouvrière » de Gérard Mordillat ressort.
Lucie Baud, je l’avais découverte en lisant « Mélancolie ouvrière » de Michelle Perrot. Je vous conseille ardemment de lire cet essai. L’historienne sort Lucie Baud de l’ombre avec brio, sans romantisme, et nous dresse le portrait d’une femme forte, révoltée, courageuse : une héroïne gommée de l’histoire.
L’adaptation en téléfilm par Gérard Mordillat prend un autre chemin…
J’avais tellement envie de l’aimer ce téléfilm lorsque je l’ai vu à sa sortie !
Mais les images de Gérard Mordillat sont dégoulinantes : je me souviens notamment de la scène où les ouvrières se baignent. J’ai pensé à des images de David Hamilton, vous dire combien le décalage est grand.
Et puis elle, la comédienne tellement loin de Lucie Baud...
Très très énervant !
J’entends une petite voix qui dit : "déjà qu’on fait le portrait d’une femme inconnue et ouvrière et féministe, tu devrais être contente..."
Ben non ! Le regard de Gérard Mordillat a tué MA Lucie Baud.
Rien à voir avoir le désenchantement habituel des adaptations de livres à l’écran. C’est bien pire, c’est encore une violence, il fait de cette combattante (et des autres ouvrières) des objets de désir.
2/ L’Ifop dévoile que 20% des Français « légitiment » une agression si les tétons de la femme victime se devinent sous son vêtement.
Je répète, pour 20 % des Français : «le fait qu’une femme laisse apparaître ses tétons sous un haut devrait être, pour son agresseur, une circonstance atténuante en cas d’agression sexuelle».
La « culture du viol » dans notre société est profonde, ancrée.
Le regard de l’homme viole, le regard de l’homme tue.
(Et toujours cette petite voix qui me chuchote : "Ne pourrait-on pas écrire plutôt « le regard de l’homme peut violer, le regard de l’homme peut tuer » ? Parce que dire « Le regard de l’homme viole » est général. Ça sous-entend que le regard de tous les hommes viole… "
Ce à quoi je réponds à ma petite voix adorée : 98% des violeurs sont des hommes...)
3/ Ce post :
J’ai pris ces quelques lignes en plein visage : « la violence de ces lesbiennes qui détestent les hommes ».
C’est une habitude pour les féministes de recevoir des insultes, et notre cuir se durcit année après année.
Mais quand même cette haine des femmes encore et toujours, me désespère, me blesse, me révolte.
Ces hommes qui portent leur masculinité comme une arme, ces regards d’hommes qui nous méprisent, nous humilient parce que nous n’en sommes pas ou parce qu’ils ne nous intéressent pas….
ÇA SUFFIT !
A la fin du mois de juillet, deux décès :
Gisèle Halimi, reconnaissance éternelle à cette femme, à sa vie de féministe :
- "Une loi n'est tolérable que si elle est tolérante."
- '' Et je dis aux Femmes trois choses, votre indépendance économique est la clé de votre libération, ne laissez rien passer dans les gestes, le langage, les situations qui attentent à votre dignité, ne vous résignez jamais. ''
- "Tout ce qui fait avancer les femmes, fait avancer la société."
- "Pour briser la clôture où l'enferme l'homme, la femme doit aussi dénoncer l'image d'elle même qu'il lui renvoie. ''
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Jacqueline Sauvage, condamnée en 2015 pour le meurtre de son mari violent avant d'être graciée, est morte à 72 ans.
Ces deux femmes étaient présentes dans Réparations en cours
Fanny Atlan (co-autrice) ouvrait magistralement le spectacle avec la plaidoirie de Gisèle Halimi au procès de Bobigny 1972 à Bobigny. Quant à moi, je donnais le réquisitoire de Luc Frémiot du 23 mars 2012 à la cour d’assises du Nord pour juger Alexandra Lange, 32 ans, qui comparaissait pour le meurtre de son mari, Marcelino.
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FÉMINISME
Une réponse qui me redonne le courage et que je me repasse en boucle….
PLAISIRS
« Faites l'aïoli, pas la guerre »
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
Longtemps, j'ai pensé que le rôle de l'artiste était de secouer le public. Aujourd'hui, je veux lui offrir sur scène ce que le monde, devenu trop dur, ne lui donne plus : des moments d'amour pur.
Pina Bausch
Pina Bausch au café Müller par Guy Delahaye
ET SINON, LE BOULOT ?
Je me suis remise à écrire pour qui, pour quoi, on verra bien plus tard…
Bises salées (et masquées)
Après la quarantaine 😷😈
Moi non plus !
Nous avons fait le dos rond, bien sagement chez nous, avec de grandes diversités : ville/campagne, maison/appartement, en famille/seul(e), entouré.e de voisins/sans voisin.es.
Nous ressortons de cette épreuve dans des états différents mais aurons-nous réellement changé.es ?
Cette question me taraudait dès le commencement, vous le savez, vous qui lisez (parfois) cette lettre.
Je ne me sens pas à l’aise avec la façon dont nous avons été infantilisé.es, sermonné.es, privé.es de liberté.
Je ne vais pas me lancer dans une étude sociologique, pourtant aujourd’hui j’ai une liste des choses qui m’ont insupportées :
- Les injonctions contradictoires : un jour sans masque, le lendemain toujours / il faut absolument voter, puis ne plus croiser personne / le télétravail ce n’est pas du boulot, le télétravail c’est la solution…
- Les éléments de langage à vomir : confinement, présentiel, réunion zoom, cluster, faire redémarrer l’économie, consommer…
- Protéger les vieilles et vieux en les enfermant à leur domicile ou dans des Ehpad, les priver de visite et les laisser mourir de solitude derrière des protections de plexiglas…
- Libérer les transports mais pas les théâtres
- Autoriser la fête de la musique, mais pas les discothèques
Pendant cette quarantaine nous aurons survécu grâce à celles et ceux qui ont travaillé la peur au ventre pour des salaires de misère.
Les êtres humains enfermés, la nature a respiré deux petits mois. Ces mêmes êtres humains se sont rendu compte que leur consommation habituelle pouvait être vertigineusement réduite : « C’est dingue les économies que j’ai faites ! »
Je ne vais pas faire ma mauvaise tête : je suis heureuse de retourner au marché et revoir la productrice pour lui acheter ses salades et ses fraises. Je suis ravie des pivoines qui embaument mon salon, ravie aussi de prendre le métro (et oui c’est possible) pour voir mes ami.es et partager des séances de yoga. Je suis heureuse d’être partie en train en Vendée et bientôt dans le sud, tellement heureuse de retrouver ma famille !
Comme une guerrière je vais reprendre le combat, même si le vide est le pire de mes ennemis :
« À la recherche de sa deuxième chaussure,
Le sel jeté au sol,
Ça pique, ça gratte.
Se perdre, se noyer presque.
Et revenir, plus forte, plus pleine et mordre toujours. »
Mais avant tout… VACANCES !!!
PS : désolée pour les liens qui apparaissent à tord ; l'automatisation n'aime pas l'écriture inclusive...
« Ce que je suis en réalité demeure inconnu »
PLAISIRS
Vous vous souvenez de ce souhait du Président. Que le monde du spectacle enfourche le tigre (sic) et travaille dans le milieu scolaire (re-sic) ?
Ce reportage enthousiasment suit quinze élèves du Lycée Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles qui se lancent dans l'aventure artistique que leur propose Joëlle Gayot, passant de spectateurs à comédiens et de critiques à metteurs en scène.
ZOUC pour toujours !
Un plaisir un peu coupable et du coup délicieux de lire cet article de Titiou Lecoq
Pour ma part j'ai été ravie de relire mes polars plutôt que d'en commander via Amazon...
Je me suis lovée dans un pull que j'aurai dû jeter depuis longtemps parce qu'il ne me rappelait pas que de bons souvenirs : mais qu'il était doux !
Contente d'avoir retrouvé de vieux magazines pour de belles tentatives de collages.
Et si Marie Kondo avec sa méthode prônait la consommation en fait ?
Si son goût pour la perfection, tellement aseptisé, cachait un tel besoin de contrôle que son humanité se perdait, comme celle de de ses ouailles ?
Bref, je retourne à mes belles vieilleries....
FÉMINISME
30 mn fortes et radicales chez les Black Panthers. Pourquoi c’est féministe ? Parce que c’est Agnès Varda qui filme
Trois célibataires chinoises dans un pays qui enjoint les femmes à se marier jeunes, sous peine d’être rejetées par leur famille et stigmatisées par l’État.
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
Mon film fétiche, Le festin de Babette, avec la magistrale Stéphane Audran
Ce film, je l’ai montré à mon fils alors qu’il était petit (et presque super actif) et pourtant le charme a aussi opéré sur lui. Il faut dire que tout y est pour nos goûts : Babette qui fuit la répression qui s’abat sur la Commune de Paris, la côte danoise et Stéphane Audran en cuisinière rayonnante qui orchestre un époustouflant banquet.
ET SINON, LE BOULOT ?
Sur le site de COME PROD nous avions déjà un onglet proposant des représentations hors théâtre : à domicile, en entreprises, dans toutes les écoles (à partir du collège tout de même, il faudrait peut-être que je songe à un format pour les primaires -:))
Depuis quelques jours Virginie D est invitée sur ce site.
Il est évident que nous devons trouver des solutions pour continuer de faire des spectacles, de nous rassembler pour vibrer ensemble et échanger.
C’est dans cette optique que le spectacle sera en ligne le 3 juillet ici
Ce site a été créé pour tenter de donner une visibilité aux compagnies qui devaient « faire » le festival d’Avignon auprès de professionnels et du public.
À suivre…
Merci de vos remarques, soutiens, suggestions. C’est chaque fois un réel bonheur de recevoir un signe de votre part. C’est aussi très motivant.
Bel été !
Prenez soin de vous.

C'est le dernier collage de la série "quarantaine" : choisir le désir...
La vie est un rêve…merci Virginia !
MAI
Je ne pensais pas déclencher un tel enthousiasme avec Colette Magny, et j’en suis ravie.
Comme quoi je fais parfois des choses, les dessinant, les pesant, et j’espère avoir des retours, et il ne se passe rien… ou pas grand-chose…
Et parfois un geste lancé avec une presqu’insouciance, et quelque chose arrive.
Les jours filent, et je me refuse de penser « normalement je ferai ça ». Pour être juste, lorsque cela m’arrive, je ne me laisse pas embarquer dans des pensées qui n’existent pas. Même si des traces sur mon planning me le rappellent. Même si les martinets me crient le sud, je reviens dans mon présent.
Quitte à me confronter au vide.
Je lis, je cherche, je reste aux aguets, car il est aussi possible dans ces périodes tourmentées que du nouveau pointe le bout du nez. Vous voyez : je suis désespérément optimiste : « La vie est un rêve, c’est le réveil qui nous tue » Virginia Woolf.
Même si les rayons de lumières sont fugaces, je reste à l’affût de leurs traits.
Je fais alors une liste de personnes qui me semblent avoir une même vision que moi, une vision collective, écologique, égalitaire. Comme nous sommes encore très immobilisé.es, je tente, via les réseaux, de repérer puis d’aller à la rencontre de nouvelles personnes.
Et puis je fais beaucoup de yoga. Là aussi je cherche à me diversifier, visiter de nouvelles postures et de nouvelles pratiques. Et vraiment cela calme mon mental : j’arrive à mettre de côté ce qui n’existe pas (ou plus). Je ne m’y accroche pas et je trouve de la stabilité et de l’espace.
Voilà mon programme pour l’instant : rester debout, à l’affût.
Tellement difficile de savoir comment sera la vie d’après. Même si, avec l’autorisation d’ouverture pour le Puy du Fou, on sent bien que ce sera pareil… en pire.
Je sais je me répète un peu.
Donc ce fameux Puy du Fou qui chante l’histoire guerrière, blanche, masculine pourra continuer tranquillement d’essaimer ses idéaux anti-avortement, anti-euthanasie (les subventions aux associations qui travaillent dans ce sens sont supprimées).
Difficile de savoir, alors que les parcs et les jardins ouvrent au compte-gouttes à Paris. Et du coup, où vont les gens ? (enfin ceux qui ne sont pas à la campagne, ou dans leur grand appartement avec terrasse…)
Ils vont marcher sur les quais ! Oui, ils sont dehors, et bloquent la circulation pour ceux qui vont sur leur lieu de travail à vélo (étrange, étrange : ils ont parfois aussi un grand appartement avec terrasse…)
Mais que font ces gens à pied, il serait quand même temps qu’on les remette au boulot non ? Il serait quand même temps qu’on commence à travailler pour rembourser la dette !
« La vie est un rêve, c’est le réveil qui nous tue ». Merci Virginia !

◊ ◊ ◊
PLAISIRS
Geneviève Brisac, est écrivaine. Dans cette émission elle parle avec beaucoup de chaleur et de gourmandise de Virginia Woolf. La Virginia qui m’inspire et me guide avec tant d’humour « La vie est un rêve, c’est le réveil qui nous tue »

FÉMINISME
La bombe ! Je suis en train de la lire.
Un long (et pas ennuyeux) récit d’une jeune femme violée. En Australie. Comme elle est française elle arrive très bien à discerner le traitement de ces affaires dans les deux pays. Les différences sont abyssales !
Le style est comme je l’aime, sans pathos, brut, clair :
« Je suis devenue sauvage dans le sens où je ne peux plus faire semblant que tout le monde est mon pote. Depuis les Mexicains, il y a ceux qui sont avec moi et le reste. Ceux qui ont réussi à connecter leurs trois neurones et qui sont présents, tout en sachant qu'ils ne pourront jamais vraiment comprendre ce qu'il se passe dans ma tête (moi-même je comprends pas), et le reste. Ceux qui ont compris que tout avait changé et le reste. »
Oui, ils existent, et pas qu’aux États-Unis : des hommes qui veulent faire sécession avec les femmes….
Sinon enfin une application utile : Maydée. C’est l’application dont l’objectif est de faire de la répartition des tâches ménagères un sujet aussi important que celui des féminicides.
Ce n’est pas moi qui vais vous dire le contraire :
« J’ai 53 ans, so what, je ne suis pas à jeter »
Et puisqu’on a encore le temps :
D'Agnès Varda à Céline Sciamma, 6 portraits de femmes cinéastes
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
Partie tôt - Pris mon chien -
Et rendu visite à la Mer -
Les Sirènes logées en Bas
Sont sorties pour me regarder -
Et les Gallions - au Premier Étage
M'ont tendu des Mains de Chanvre -
Me prenant pour une Souris -
Échouée - sur les Sables -
Dérangée par Personne - avant que le Flot
N'ait trempé ma simple Chaussure -
Et puis mon Tablier - et puis ma Ceinture
Et puis mon Corsage - aussi -
Emily Dickinson, poème extrait du recueil Le Paradis est au choix
ET SINON, LE BOULOT ?
J’ai pris une bonne décision : je n’écrirais plus de spectacles féministes.
Pourquoi ?
Parce que !!!
À suivre…
Prenez soin de vous.
