Heureusement que ce n’est pas mon premier festival !
La lettre du dernier jour du mois #29
Heureusement que mon spectacle est une nouvelle version de celui de 2019 : présenter une création aurait été compliqué, très périlleux (j’admire beaucoup les personnes qui le font !)
Oui heureusement, car nous n’avons eu qu’un mois et demi depuis la nouvelle : il y aura un festival d’Avignon ! Et même deux puisque In et Off existeront, cohabiteront, comme chaque année, ou presque…
Inutile de vous dire que le rétro-planning est lancé, et qu’il est dense.
Dans cette période de préparation intense, je ressens le besoin d’être très centrée : yoga, travail, sommeil. Pas très sexy hein ? Je me retrouve encore en total contre-courant de mes congénères qui courent entre les gouttes pour « se faire une terrasse ». Après l’indigestion de pain fait maison, en voilà une autre, celle de « se faire une terrasse ». Cependant, vous qui vivez entourés de champs, d’arbres ou de jardins, usez de clémence et de compréhension pour nous qui vivons en nombre dans les grandes villes.
Se faire une terrasse… Être assise dehors, se faire servir, regarder les autres passer, saisir des bribes de conversation des tables voisines. Être dehors, même s’il fait froid, même s’il pleut, être ensemble surtout. Sortir pour être avec les autres. La preuve par le manque : les autres nous ont rudement manqué, parfois dramatiquement.
Pour ma part, il m’est demandé encore un peu de patience : pour bien préparer mon retour vers vous, il me faut encore rester quelque temps dans ma grotte… les rencontres seront belles, j’en suis certaine.
PS : J’ai été très touchée par vos belles et intenses réponses à la lettre du mois dernier. Je suis confuse de ne pas encore vous avoir répondu : mais je vais le faire !
◊ ◊ ◊
PLAISIRS et INSPIRATIONS
Lita Cabellut
« Je suis très heureuse d’avoir eu une vie comme la mienne » …. Elle a grandi dans les orphelinats de Barcelone.
Quelle force !
Une grande artiste qui a rendu hommage à une autre grande Frida Kahlo
JE LIS PARCE QUE J’ÉCRIS
(un peu moins en ce moment, je me demande bien pourquoi…)
Et du coup je n’arrive à lire que Lisa Gardner (Le livre de poche) et j’ai entamé une série policière avec elle :
Jusqu’à ce que la mort nous sépare
Chasse à la femme / Protection / Serial Killer / Policier +
Lumière noire
Séquestration / Pervers / Routier / Cercueil de bois / Glaçant / Policier ++++
À même la peau
Sans douleur / Lambeaux de peau / Filiation maléfique / Sœurs / Policier ++++
FÉMINISME
Ce mois-ci juste ça :
Une femme qui allaite est giflée par une autre femme, encouragée par une autre femme.
Désespérée je suis ! Vraiment.
A l’heure où j’écris ces lignes, 44 féminicides ont été perpétrés depuis le début de l’année.
Et des femmes en agressent d’autres, dans la rue, elles se sentent dans leur droit de gifler la mère qui nourrit son enfant.
« Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées. » (Molière – Tartuffe Acte III scène 2)
Malys a porté plainte.
Une nuée de femmes la soutienne : elles se photographient en train d’allaiter dans l’espace public et diffusent ces images.
Ouf, l’honneur est sauf !
Vraiment ?
RENDONS À CLÉOPATRE CE QUI EST À …CLÉOPATRE !
C’est encore sur Arte TV !
Une série sur les femmes artistes. J’aime découvrir ces belles personnalités : parfois leur univers est complexe, mais c’est toujours inspirant. Lorsqu’elles s’expriment sur leur processus de création, elles ouvrent de belles perspectives et j’ai le sentiment d’avancer grâce à elles. Sans doute parce que ce sont des femmes liées à des matières, à leur matière…
Berlinde de Bruyckere
Ursula von Rydingsvard
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES
Une terrasse ?
ET SINON, LE BOULOT ?
Le festival d’Avignon est annoncé. Et ça se prépare sur les chapeaux de roues !
Avec quatre capsules vidéo. Et juste pour vous, en primeur, parce que vous vous arrivez au bout de cette lettre tous les mois, la première
Réalisée avec beaucoup de talent par Sophie Chaffaut (une belle rencontre !) et évidemment accompagnée par François Jenny (une rencontre de tous les jours...)
Avec une campagne de dons
Et avec de magnifiques photos de Camille Wodling (une autre belle rencontre !)
A très vite donc !
Corinne
Générique :
#festivalAvignon21
#LitaCabellut
#FridaKahlo
#LisaGardner
#IWantToBreastFree
#soutienamaylis
#BerlindedeBruyckere
#UrsulavonRydingsvard
#SophieChaffaut
#FrançoisJenny
#CamilleWodling
Mis à part le retour des martinets, il se passe quoi ? 🙎💬
Vous vous souvenez peut-être de l’ode à l’incertitude que je livrais il y a peu. Et bien je peux vous dire que l’incertitude poussée à son extrême commence de façon certaine à me fatiguer, voire à me mettre en colère.
Heureusement, j’ai rendez-vous avec vous tous les mois… ça au moins c’est sûr. À moins de décider d’arrêter de venir toquer dans votre boîte mail le dernier jour de chaque mois. Donc, je vous écris, ensuite vous lisez, ou pas. Ce que vous décidez n’est pas de mon ressort.
L’autre chose dont je suis certaine, c’est que ma pratique de yoga me sauve la vie, tant physiquement que mentalement : les rituels tibétains tous les jours, 3 fois par semaine ma pratique en ligne. NAMASTÉ !
Il n’y a que là-dessus que je peux faire quelque chose.
Le reste n’existe pas.
À part le retour des martinets…
◊ ◊ ◊
PLAISIRS et INSPIRATIONS
Donc pas facile de trouver de quoi s’inspirer en ce moment…
C’est peut-être le moment de faire un retour en arrière dans les Années folles, de Harlem à Moscou, de Montparnasse aux cabarets berlinois, et rêver de Coco Chanel, Joséphine Baker, Lee Miller…
Ou mieux…
Revoir Emma Peel et chanter avec The Avengers « Short Skirt, Long Jacket »
Et encore mieux : mon coup de cœur Laughing Seabird
« Une voix empreinte de douceur, une guitare encourageante aux accents hispaniques, une batterie solide et des cordes rassurantes, c’est ce qu’il fallait pour raconter que Vivre est un chemin sans retour, car une fois qu’on a dit ça !... Il ne s’agit pas d’en faire tout un plat, mais de s’engager. De tes pas naît une route alors go, go, go, il ne faut rien, tu ne dois rien, mais puisses-tu cultiver ce que tu es, provoquer cette chance simple et sublime : te passionner même sobrement, et en éprouver de la joie. On ne sera jamais invincible, mais on peut devenir indivisible, unifié. »
Wouahhhhhh !!!!
VIVRE (No Way Back)
JE LIS PARCE QUE J’ÉCRIS
(heureusement qu’il y a des livres surtout en ce temps de pandémie…)
Betty Tiffany Mc Daniel (Gallmeister)
Père – Fille / Soeurs / Nature / Viols / Écriture / Métisse / Racisme / Ohio USA / CLAQUE !!! +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
La Fracture Nina Allan (10/18)
Sœurs / Disparition / Aliens / Monde // / Je me perds dans la fracture ….
Autopsie d’un crime Sarah Vaughan (Préludes)
Mères / Post partum / Déprime / Infanticide +++++++++
Les choses humaines Karine Tuil (Folio)
Monde médiatique / Viol du fils / Procès ++++
Les mouflettes d’Atropos (Folio) Une femme avec personne dedans (Points) Chloé Delaume
Livres pas terminés : je n’y arrive pas, et pourtant j’essaie, mais logorrhée…au secours !!!
Famille parfaite Lisa Gardner (Le livre de poche)
Enlèvement / Otages / Prison / Famille / Secrets / Policier parfait ++++
FÉMINISME
En 2021, oui, oui.
ET chez des jeunes personnes :
« Pour la plupart des couples, la répartition des tâches est une source permanente de conflit. Pourtant, les femmes estiment que c'est une question trop futile pour quitter leur partenaire, malgré la détresse existante. »
En 2021, oui, oui. (bis)
ET chez les autres, plus vieux,
La violence symbolique n'est pas sans conséquence sur la manière dont les femmes ressentent les symptômes liés à la ménopause.
« Le plus souvent, les arguments d'ordre biologique viennent à la rescousse de l'ordre social. Les constructions culturelles qui entourent la ménopause détournent les hommes de l'idée de leur propre déclin. In fine, cette image de la fin du cycle ovarien comme marquant la finalité de l'existence sociale des femmes permet aux mécanismes de la domination masculine de se déployer en toute quiétude.»
RENDONS À CLÉOPATRE CE QUI EST À …CLÉOPATRE !
Ce n’est pas parce que nous sommes nées la même année, ni parce que nous portons le même prénom… mais je l’aime.
Elle me touche, elle m’émeut, elle me fait rire, je me reconnais dans ses colères.
Elle m’a bouleversé dans un court-métrage : « Je les aime tous »
Je suis toujours intéressée par sa Capitaine Marleau en dépit des faiblesses de la série.
J’ai trouvé sa mise à nue percutante aux Césars : je n’ai été choquée ni par son corps de femme de 57 ans, ni par un S qui lui manquait dans le dos. En revanche, les réactions violentes qu’elle a reçues m’ont mise en colère. Très en colère !
J’ai donc été heureuse de découvrir son magnifique portrait :
« Corinne Masiero hors cadre »
Corinne je t’aime, ne change rien. Vraiment rien !!!!!
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES
« Quand je demande à ceux que je rencontre de me parler d'eux-mêmes, je suis souvent attristée par la pauvreté de ma moisson.
On me répond : je suis médecin, je suis comptable... j'ajoute doucement : vous me comprenez mal.
Je ne veux pas savoir quel rôle vous est confié cette saison au théâtre mais qui vous êtes, ce qui vous habite, vous réjouit, vous saisit ?
Beaucoup persistent à ne pas me comprendre, habitués qu'ils sont à ne pas attribuer d'importance à la vie qui bouge doucement en eux.
On me dit : je suis médecin ou comptable mais rarement : ce matin, quand j'allais pour écarter le rideau, je n'ai plus reconnu ma main... ou encore : je suis redescendu tout à l'heure reprendre dans la poubelle les vieilles pantoufles que j'y avais jetées la veille ; je crois que je les aime encore... ou je ne sais quoi de saugrenu, d'insensé, de vrai, de chaud comme un pain chaud que les enfants rapportent en courant du boulanger.
Qui sait encore que la vie est une petite musique presque imperceptible qui va casser, se lasser, cesser si on ne se penche pas vers elle ?
Les choses que nos contemporains semblent juger importantes déterminent l'exact périmètre de l'insignifiance : les actualités, les prix, les cours de la Bourse, les modes, le bruit de la fureur, les vanités individuelles.
Je ne veux savoir des êtres que je rencontre ni l'âge, ni le métier, ni la situation familiale ; j'ose prétendre que tout cela m'est clair à la seule manière dont ils ont ôté leur manteau.
Ce que je veux savoir, c'est de quelle façon ils ont survécu au désespoir d'être séparé de l'Un par leur naissance, de quelle façon ils comblent le vide entre les grands rendez-vous de l'enfance, de la vieillesse et de la mort, et comment ils supportent de n'être pas tout sur cette terre.
Je ne veux pas les entendre parler de cette part convenue de la réalité, toujours la même, le petit monde interlope et mafieux : ce qu'une époque fait miroiter du ciel dans la flaque graisseuse de ses conventions !
Je veux savoir ce qu'ils perçoivent de l'immensité qui bruit autour d'eux.
Et j'ai souvent peur du refus féroce qui règne aujourd'hui, à sortir du périmètre assigné, à honorer l'immensité du monde créé. Mais ce dont j'ai plus peur encore, c'est de ne pas assez aimer, de ne pas assez contaminer de ma passion de vivre ceux que je rencontre... »
Christiane Singer
(Lettre à un ami, Les sept nuits de la Reine - Albin-Michel 2002)
ET SINON, LE BOULOT ?
On a donc décidé de faire quelque chose qui ne dépend que de nous : des capsules vidéo du spectacles… à suivre donc.
Sinon, c’est toujours le grand flou quant au Festival d’Avignon mais nous nous préparons courageusement …
Douceur et courage camarades…
Amitiés aussi !
Corinne
Générique :
@Coco Chanel
@Joséphine Baker
@Lee Miller
@Tiffany Mc Daniel
@Nina Allan
@Sarah Vaughan
@Chloé Delaume
@Lisa Gardner
@Corinne Masiero
@Christiane Singer
@Emma Peel
@Laughing Seabird
Un mois sans cette journée si particulière…💔
La lettre du dernier jour du mois #27
MARS
Depuis que le théâtre m’est revenu, j’ai toujours fabriqué quelque chose pour cette date.
Soit en accompagnant les créations des camarades, Sophie Accaoui et Sylvie Gravagna notamment, soit en inventant le Festival Féminin Itinérant, soit en jouant un de mes spectacles.
Évidemment, j’aurais pu aller à une manif mais j’ai préféré humer les arbres en fleur. Privée de scène, j’ai préféré profiter de ma petite famille parisienne (Strike le chien était avec nous ! ) pendant les quelques heures autorisées de ce confinement sans fin .
En fait, ce 8 mars, j’étais en vacances de féminisme : j’ai fait du yoga, lu un policier (écrit par une femme mais ça n’a rien à voir), travailler sur un dossier, et essayé de trouver pourquoi ma putain de caméra ne se connecte pas à zoom (il y avait longtemps que je ne vous avais parlé de mes problèmes techniques, je suis certaine que cela vous manquait !)
Ce que j’aurai aimé ce 8 mars, et tous les autres jours de la semaine, c’est que toi l’ami, tu arrêtes de me faire des blagues sur « mon féminisme » en m’envoyant cette réflexion, ou ce dessin : « oh, mais c’était pour rire, tu as perdu ton humour ! »
Ce que j’aurai aimé ce 8 mars, et tous les autres jours de la semaine, c’est que toi l’ami, tu te taises et que tu écoutes ce que les femmes disent.
Ce que j’aurai aimé ce 8 mars, et tous les autres jours de la semaine, c’est que toi l’ami, tu l’ouvres, si dans la rue, tu vois une femme en mauvaise posture, même si tes congénères trouvent cela très drôle. Tiens, tu peux même l’ouvrir en réunion, pour couper ton collègue qui monopolise la parole et la donner à son assistante qui sait sûrement mieux où en est le dossier.
Et puis ce que j’aurai aimé ce mois de mars tout particulièrement, c’est que toi le jeune homme assis en face de moi à qui je présente mon spectacle, ne me juge pas…« agressive » ! Oui, cela m’aurait bien reposée, que toi qui te disais allié, ami donc, ne me colle pas cette image.
Bon on va dire que tu as eu cette mauvaise impression à cause de notre rendez-vous masqué, et parce que mon regard bleu est…bleu.
PS : Je ne m’attendais pas à ce que ma lettre animalière vous inspire autant…
◊ ◊ ◊
PLAISIRS et INSPIRATIONS
Bintou Dembélé, première femme noire à avoir chorégraphié un ballet à l’opéra de Paris en trois cent cinquante ans
JE LIS PARCE QUE J’ÉCRIS
(heureusement qu’il y a des livres surtout en ce temps de pandémie…)
La vengeance m’appartient Marie Ndiaye (Gallimard)
Bordeaux / Infanticide / Avocate / Secret / Recherche de noms / Brouillard / Perte - - -
Déçue, un livre confus et vain.
Femmes sur la plage Tove Alsterdal (Babel Noir)
Enquête d’une femme de théâtre / Disparition / Esclavage moderne / Amour +++++++
Décidemment les autrices suédoises ouvrent de belles perspectives. Je n’ai pas lâché le livre... je veux tout lire d’elle
Le lambeau Philippe Lançon (Babelio)
Attentat / Charlie Hebdo / Deuil / Amour / Littérature / Reconstruction / Hôpitaux +++
Un des livres que j’ai mis le plus longtemps à lire
Titus n’aimait pas Bérénice Nathalie Azoulai (Pol)
Vie de Racine / Roi Soleil / Comédiennes / Scolaire / Tragédie - - - - - - - - - - - - - prétentieux
Le génie Lesbien Alice Coffin (Grasset) +++
Féminisme / La Barbe / Lesbienne / Artiviste / Journaliste / Communauté
Très, très inspirant !
Bondrée Andrée A. Michaud (Rivage noir) ++++++++
Policier / Nature / Frontière / Langues /
Une réelle rencontre avec une écriture : je veux tout lire d’elle (bis)
Présentation par l’autrice
FÉMINISME
J’en suis tombé de ma chaise : en une, Libération publie la lettre d’un violeur. Puis, la nausée est montée quand je les ai entendus se justifier…
Valérie Rey-Robert argumente et c’est tellement juste.
État des lieux planétaire de la condition féminine, de l’Arabie Saoudite, où les femmes ont obtenu de récentes libertés, à l’Afghanistan où le retour des talibans menace les fragiles progrès de la scolarisation des filles, en passant par les États qui, en Europe comme aux États-Unis, font régresser le droit à l’IVG.
Où l’on apprend comment des militants voulaient faire entrer la pédophilie dans les mœurs.
Article super intéressant : prendre en compte le sexe et le genre pour mieux soigner est un enjeu de santé publique.
Par exemple : une femme victime de maladie cardiovasculaire est susceptible d'être d'abord traitée par anxiolytiques...
RENDONS À CLÉOPATRE CE QUI EST À …CLÉOPATRE !
Nawal el-Saadawi, la grande féministe égyptienne s’est éteinte.
Elle écrivait : « J’ai écrit des articles qui encensent la liberté et j’ai des penchants philosophiques. Mais mon crime le plus grand est d’être une femme libre à une époque où l’on ne tolère que les esclaves. Je suis née avec un cerveau qui pense à une époque où l’on cherche à tuer la raison. »
“ L’idée que les femmes ont été passives et ne se sont réveillées qu’au XXème siècle est fausse! ”
Louise Michel, la porte-étendard
Nathalie Le Mel, la révolutionnaire : “ C’est encore une nouveauté presque bizarre que de revendiquer la justice pour la femme, (…) privée de toute initiative, de tout essor, livrée, soit aux dépravations de l’oisiveté, soit à celle de la misère, et partout soumise aux effets démoralisants du honteux mélange de la dépendance et de l’amour…”
André Léo, la plume
Paule Minck, l’oratrice
Elisabeth Dmitrieff, la marxiste
Si ces 5 femmes et militantes appartenaient à l’élite, avaient eu accès à l’instruction et ont inscrit leurs noms dans l’histoire -rendant leur mémoires plus aisée-, n’oublions pas que la grande majorité des communardes étaient de simples ouvrières travaillant dans des métiers liés au textile, dont on retrouve les noms dans les archives de la police : notons Elodie Duvert, restauratrice, qui défendit les barricades, Marie Rogissart, couturière, qui organisa les femmes pour arrêter les réfractaires à la Commune, Marceline Leloup, couturière, qui représenta le 11ème arrondissement au Comité central de l’Union des Femmes, Sophie Poirier, couturière et présidente du Comité de vigilance de Montmartre, Blanche Lefèvre, blanchisseuse, qui fut tuée sur une barricade, Aline Jacquier, brocheuse, qui milita pour constituer des chambres syndicales chez les ouvrières, Eulalie Papavoine, couturière, ou Marie Limonier, apprêteuse, qui servirent comme ambulancières sur les champs de bataille, et tant d’autres.
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES
Camille - Allez Allez Allez
ET SINON, LE BOULOT ?
Notre AG s’est bien passée, les comptes validés : tout est place pour la suite…
Générique :
#Sophie Accaoui
#Sylvie Gravagna
#Bintou Dembélé
#Marie Ndiaye
#Tove Alsterdal
#Philippe Lançon
#Nathalie Azoulai
#Alice Coffin
#Andrée A. Michaud
#Valérie Rey-Robert
#NawalElSaadaw
#Louise Michel
#André Léo
#Paule Minck
#Elisabeth Dmitrieff
#Elodie Duvert
#Marie Rogissart
#Marceline Leloup
#Sophie Poirier
#Blanche Lefèvre
#Aline Jacquier
#Eulalie Papavoine
#Marie Limonier
Sommes-nous devenu.es bêtes ? 🙈🙉🙊
La lettre du dernier jour du mois #26
FÉVRIER
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Toi qui....💌💌💌
La lettre du dernier jour du mois #24
DÉCEMBRE 2020
La fin de l’année, l’heure des bilans pffff …. je n’ai pas envie de me plonger dans cette année blanche, où noire.
En revanche c’est avec un grand plaisir que je vous écris : cette lettre du dernier jour du mois est mon rendez-vous privilégié avec vous.
La tempête a beau s’intensifier, je suis connectée à vous. Ce lien riche et intense depuis … 2 années ! Merci à vous, vous tellement multiple que j’ai envie de vous dire tu.
Toi qui survoles avec légèreté ces lignes
Toi qui parfois n’ouvres pas ces lettres
Toi qui me réponds quand tu n’es pas d’accord
Toi que je mets en colère
Toi qui me redécouvres
Toi qui apprends à me connaître
Toi que la pudeur empêche de répondre
Toi que j’agace
Toi qui m’aimes
Toi qui me réponds tous les mois
Toi qui m’apprends
Toi qui m’attends
Toi que j’espère
Toi bien sûr mon premier lecteur si précieux
Toi ma lectrice tellement encourageante
Toi qui…
Je t’embrasse.
◊ ◊ ◊
PLAISIRS et INSPIRATIONS
Dans le but de donner plus de visibilité aux femmes dans le monde de la musique, l’association “DONNE – Women in music” a créé une base de données regroupant plus de 5 000 autrices-compositrices, de toutes époques et de toutes origines. Un très bon début, mais la liste reste à compléter.
Et ici c'est pour les artistes dans le milieu de l'art. Margaux Brugvin dresse un portrait par semaine d'une artiste. J'ai découvert une lionne Zanele Muholi
La joie est toujours à deux pas... prends patience...
FÉMINISME
Au cas où il faille encore l’affirmer : remplacer « droits de l'homme » par « droits humains » n'est pas un débat anecdotique.
Les hommages à Maradona dénoncés.
RENDONS À CLÉOPATRE CE QUI EST À …CLÉOPATRE !
L’écoféminisme de Françoise d’Eaubonne : une pensée de gauche escamotée ?
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES
Enfin c’est Alexandra Mignien qui le dit et je trouve cela très juste, et libérateur de le dire :
« Non, ce qui ne nous tue pas ne nous rend pas nécessairement plus fort ».
Alexandra Mignien critique la “fétichisation des malheurs et des traumatismes” dans son court métrage impeccable.
Les remèdes à la mélancolie d'Anne Sylvestre, si ce n'est pas contre le monde de brutes ça : "on a pas besoin de remède à la mélancolie, elle est nécessaire ! " Et lâchez-moi... un autre remède...
ET SINON, LE BOULOT ?
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Bonne fin d’année ou bon début de l’autre…
Corinne
Et sentir votre absence 💘💘💘
La lettre du dernier jour du mois #23
NOVEMBRE
C’est en enlevant le masque que j’ai senti l’automne.
J’ai reconnu cette odeur, une odeur chargée de bonheur : celle des feuilles, des champignons, de la mousse, de la forêt.
Elle m’a réjoui et j’ai glané des feuilles de toutes les couleurs, une plume…
J’ai gardé cela de l’enfance, toujours ramasser des choses que je trouve : des cailloux, de la terre ou du sable, de la mousse, un bâton, parfois des fleurs. Dans les parcs de ville c’est moins fécond, mais c’est rare que je rentre de mes balades les mains vides.
Sentir, c’est bien ce qui me manque.
L’odeur d’une tarte aux pommes que j’ai préparée pour vous, ou le délicieux fumet de ce plat qui est votre spécialité et qui m’accueille à votre porte.
Qu’est-ce ça me manque de sentir mes bras autour de vous, et les vôtres aussi, et puis nos embrassades sans crainte et sans reproche !
Me manquent aussi nos livres qu’on échange (sans rire je n’ai bientôt plus rien à lire !)
Me manquent nos verres qui trinquent, nos rires qui sonnent, nos larmes peut-être, mais comme on est ensemble ce n’est pas grave.
Me manque de sentir vos yeux posés sur moi, curieux, sensibles.
Me manque cruellement de vous emmener au pays de Virginie D.
Le décor est posé dans le salon. Comme je vous l’avais annoncé le mois dernier, je travaille avec mes camarades Jenny, à une version du spectacle en direct. Parfois j’ai l’impression que je vis avec un fantôme…tout ce blanc !
Parfois j’ai la sensation qu’il me regarde, qu’il m’observe en me disant « Alors qu’est-ce que tu fais ? Tu as peur de venir me voir ? Je m’ennuie moi ! Es-tu certaine que ce sont des problèmes techniques qui t’empêche de me rejoindre ? »
Alors qu’il me parle, je tente de lui répondre et de temps en temps, par petites touches je me glisse en lui. Il me regarde comme un tableau inachevé, me parle comme un amour négligé. C’est que tous, le fantôme, le tableau, l’amour me posent les bonnes questions. Je tente de leur répondre sans détour, et m’interroge.
Et ce matin, alors que je le sens vibrer dans la pénombre du matin, je sais que Virginie D. n’est pas est morte, et que je vais aller explorer.
◊ ◊ ◊
PLAISIRS et INSPIRATIONS
Les filles obéissantes vont au ciel, les autres vont où elles veulent.
Nul doute qu’Agnès Jaoui va où elle veut et quand elle prend la parole aux Troisièmes Assises du collectif 50/50 qui lutte en faveur de la parité et de la diversité, et contre le harcèlement et les violences sexuelles dans le cinéma et l’audiovisuel. C’est une magnifique femme qui parle. https://youtu.be/uwcJxMfBQEI
Une autre inspirante aussi : Barbara Stiegler.
Elle m’aide à voir clair dans mon problème du mois dernier jusqu’où est-il possible de m’adapter, et est-ce souhaitable ?
« Ce n'est pas un signe de bonne santé que d'être bien adapté à une société profondément malade. » Jiddu Krishnamurti
FÉMINISME
Le titre de l’article m’a alléché :
Pour les jeunes hommes, envisager leur mère d'abord comme une femme reste difficile
Je pensais y trouver des inspirations pour mon stand-up que j’écris avec mon fils (en fait je glisse cela juste pour voir s’il lit mes lettres, oui, je sais, pendant ce confinement je m’amuse de peu…)
Cependant les témoignages sont intéressants et porteurs d’espoir : «Ma mère ne se plaint pas de devoir faire les courses, les repas et le ménage pendant que mon père fait littéralement la sieste, mais je ne peux pas supporter un déséquilibre dans les tâches ménagères aussi important dans mon couple.»
Je n’ai pas eu envie de regarder le documentaire conspirationniste Hold-Up
Je passe déjà assez de temps derrière mon écran, et puis je ne pense pas qu’on soit obligé de tout regarder, ou tout lire pour avoir une opinion. Comme le dit Philippe Caverivière dans sa dernière chronique sur RTL
« Je ne suis pas obligé de lire Mein kampf non plus !»
En revanche, j’ai lu des articles à son sujet dont celui-ci : Pourquoi le complotisme séduit autant les femmes
Intéressant, et affligeant, pour les femmes… Comme Marie qui cherche désormais à se le procurer. Mais format cassette, «au cas où il y aurait de la censure».
Cela ne m’a pas trop remonté le moral …
Et puis si vous avez vu la série Dix pour cent : les personnages féminins ont le premier rôle. D’ailleurs les épisodes des actrices étaient bien plus intéressants, drôles, toniques. Je ne les cite pas toutes mais le coeur y est ! Comme si elles osaient et avaient le courage de gratter leurs démons des A : Âge, Amour, Argent...
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
Un film documentaire bouleversant remarqué à la Berlinale 2020. Petite fille
ET SINON, LE BOULOT ?
Virginie D. se prend les pieds dans des problèmes techniques :
le direct n’est pas encore prêt. Nous y travaillons !
En revanche vous, ne soyez pas en retard si vous souhaitez faire vos dons 2020 :
Est-ce nécessaire de vous dire que sans vous rien n’est possible… surtout pas la technique !
PS :
Agile…oui mais jusqu’où ?
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En ces temps d'incertitudes...
Psychologie Magazine - Octobre 2020
L’incertitude, notre nouveau point commun 🌋🌋🌋
Du jour au lendemain le prévu s’écroule. Le futur est flou, incertain.
De nouvelles contraintes nous sont imposées, elles nous tombent dessus. Pourquoi ? Parce que ! Ça ne se discute pas. Il nous faut vivre avec des gestes « barrières » et derrière nos masques…
« Elle a bon dos, la science ! » : c’est le nom de l’entretien avec Pierre-Henri Gouyon
Vous pouvez écouter le Pr. Toubiana qui nous explique clairement pourquoi l'épidémie est terminée...
Comment ça va vous ?
Votre santé ? Vos humeurs ? Vos amours ?
Colère, fatigue, angoisse ? Ou pas ? Vous arrivez à passer à travers les gouttes ?
Pour ma part je me suis plongée dans l’intelligence collective avec une formation du Centre Hubertine Auclert. Le plaisir, le bonheur de rencontrer des femmes plutôt jeunes et féministes. Wouaaah ! L’intérêt pour cet instrument vibrant qu’est l’intelligence collective. Re Wouaaah !! J’avais approché cette intelligence il y a quelques années grâce à un amour, j’étais déjà conquise et inspirée. Ces deux jours m’ont donné des désirs et de belles pistes… J’ai par exemple de nouvelles envies de prises de parole pendant mon spectacle, mais chut… maturation en cours…
Ce mois de septembre est passé tellement vite.
J’ai retrouvé ma ville, mes ami.es et le studio de yoga. Et puis l’hiver nous est tombé dessus en ce début d’automne, et les studios de yoga ont été contraints de fermer. Je partage la tribune zen, mais (très) en colère de mes collègues de yoga
Actrice, yogini, il ne me manquerait plus qu’être DJ pour cocher tous les métiers d’incertitude !
◊ ◊ ◊
PLAISIRS
Parce que c’est vraiment un plaisir que de l’entendre, je vous conseille ardemment d’écouter ces épisodes d’A voix nue avec Gisèle Halimi.
Inutile de vous dire que je fais partie des personnes qui souhaitent tout aussi ardemment que Gisèle Halimi rejoigne le Panthéon #GisèleHalimiAuPanthéon
Retrouver la Gréco avec ce beau portrait et dans cette interview croisée avec Virginie Despentes.
FÉMINISME
''Je ne réclame aucune faveur pour les personnes de mon sexe. Tout ce que je demande à nos frères, c'est de retirer leurs pieds de notre nuque''
Ruth Bader Ginsburg
(1933-2020)
Attention inspiration !!!
Christelle Delarue, militante féministe, fondatrice de l'association « Les Lionnes » et conseillère spéciale auprès de la division « Egalité des genres » à l'UNESCO revient sur ses 12 années à tenter de changer le milieu de la pub de l'intérieur et nous raconte comment elle s'est frottée aux limites du système.
Le tennis a été important dans ma vie, il me reste Suzanne Lenglen.
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
Lire Abdennour Bidar, philosophe
« Nous avons voulu sauver la vie mais nous l’avons, à l’inverse, coupée de tous les liens qui la nourrissent, vidée de toutes les significations qui la font grandir. Cesser d’exister pour rester en vie ? Cette contradiction est accablante. »
Deux anciennes camarades de jeu (nous étions dans le même cours de théâtre…) Sandrine Briard et Isabelle Ben Soussan sont à l’origine d’une action magnifique. Elles soutiennent concrètement et avec beaucoup de cœur Sandra Bechtel, autrice. Sandra est touchée de plein fouet par la crise du Covid.
C’est ici pour vous informer et la soutenir aussi
ET SINON, LE BOULOT ?
Virginie D. s’adapte pour vos appartements, vos lieux associatifs et alternatifs. Moins théâtrale (quoi que…) c’est une expérience d’agitation citoyenne. Nous travaillons à inventer des cercles de résistance, des circuits courts culturels. Si cela vous tente, il vous suffit de répondre à cette lettre.
Et aussi :
J’aurai pu « tricher ». Mais vous le savez ce n’est pas le but de cette lettre. Oui j’aurai pu recopier les lignes de l’autrice et journaliste Valérie Péronnet… Mais rendons à Cléopatre ce qui est à Cléopatre et achetons le numéro de Psychologie Magazine d’octobre pour découvrir le dossier « Mieux vivre avec l’incertitude ». Et en plus vous m’y verrez grâce à une
magnifique photo de Stéphanie Tétu.
Je ne boude pas mon plaisir d’apparaître au grand jour dans de si bonnes conditions.
Merci à elles deux pour ces échanges profonds, sensibles et joyeux.
Et si vous voulez connaître le travail de Valérie Peronnet, lisez Jeanne et Marguerite (Calmann-Levy), deux histoires d’amour et de lettres écrites par deux femmes qui se croisent au-delà du temps.
Ou encore Un petit glaçon dans la tête (Calmann-Levy) où les mots et l’imaginaire sont les remèdes au réel souvent tragique.
Et sans incertitude cette fois, je vous fais parvenir mes chaleureuses vibrations.