Vertige 😵‍💫😵‍💫😵‍💫

30 Juin 2024 , Rédigé par corinnemerle.over-blog.com

La lettre du dernier jour du mois # 66

Juin 2024

Je me suis installée dehors pour tenter d’écrire.

Oui tenter, je suis en état de sidération…

Dehors, de l’air il me faut de l’air !

Allez, courage.

Me plonger dans mes sensations…

Je suis en anesthésie totale,

Je flotte entre des couches d’éther.

C’est l’inconnu.

Vidée.

Je ne trouve plus de sens.

Je me suis installée dehors pour tenter d’écrire.

J’essaye de me ressentir les sons qui m’entourent, au loin une musique, le vent, les cigales (oui je suis dans le sud), les oiseaux, et encore le vent.

Mais en moi, le silence, un calme trop plat.

Sonnée, assommée, vidée.

Je me suis installée dehors…et là très fugitivement,

Un pincement de cœur, délicat pincement

Oui c’est ça, sur la pointe des pieds, une petite joie émerge et pique un peu

Ouvre délicatement un espoir.

Je savoure ce délicat pincement, et même s’il est fin et fragile,

Je le laisse m’infuser,

Et même, je m’y accroche.

Je vous embrasse.

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LECTURE

Libre comme l’air Sara Lövestam (Pocket)

Relecture pour boucler la boucle ! Enquêteur Iranien SDF / Suède +++

Une longue nuit mexicaine Ysabelle Mayault (Folio)

Guerre d’Espagne / Photographies / une valise de négatifs / Mexique ++++

Un outrage mortel Louise Penny (Babel Noir)

École de police / Canada / Une carte / Roulette russe ++

Tout cela je te le donnerai Dolores Redondo (Pocket)

Grande famille espagnole (toxique) / Domaine viticole / Galice / Secrets +++

L’énigme de la stuga Camilla Grebe Le Livre de Poche

Monde de l’édition / Suède / Huis clos / Jumeaux / Mère +++

FÉMINISME

TRIBUNE par Marion Charpenel, Marion Demonteil, Reguina Hatzipetrou-Andronikou, Alban Jacquemart, Catherine Marry, sociologues et politistes, co-auteurs de "Le genre des carrières. Inégalités dans l'administration culturelle" (Presses de science po, 2022)

Eviction d’Agnès Saal :

la culture a besoin d’égalité, pas de chasse aux sorcières !

A quelques jours des législatives, la Rue de Valois a décidé de ne pas renouveler le mandat de la haute fonctionnaire à l’égalité et à la diversité, malgré les progrès réalisés. Une purge qui fragilise l’ensemble des politiques contre les discriminations, dénoncent des spécialistes des inégalités de genre.

Face au danger historique de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, nous avons plus que jamais besoin d’égalité pour faire société. En écartant Agnès Saal, haute fonctionnaire à l’égalité, à la diversité et à la prévention des discriminations au ministère de la Culture, Rachida Dati fait pourtant le choix inverse. Au moment d’une élection à hauts risques, cette décision fragilise dangereusement les politiques d’égalité et de diversité et sonne comme un début de purge de la haute fonction publique avant même l’éventuelle arrivée du Rassemblement national au pouvoir.

Le monde de la culture n’est épargné ni par les inégalités professionnelles, ni par les violences sexistes et sexuelles, comme l’ont mis en évidence #MeToo et, dernièrement encore, les mobilisations autour de Judith Godrèche. De plus, qu’il s’agisse des mondes du cinéma, de l’art, de l’architecture, du spectacle vivant, des médias ou du patrimoine, un fonctionnement sexiste continue de produire des inégalités professionnelles. Le ministère de la Culture est pourtant resté bien longtemps indifférent à ces constats, établis dès les années 2000. C’est seulement par la mission confiée à Agnès Saal, en 2018, qu’il a réellement entamé une politique volontariste correctrice des inégalités.

Annoncée comme priorité présidentielle depuis 2017, la lutte contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité femmes-hommes semble aujourd’hui embarrasser l’exécutif. Au-delà du seul secteur de la Culture, ce sont ainsi tout·es les fonctionnaires chargé·es des questions d’égalité qui sont sous la menace de sanctions professionnelles. Spécialistes de ces enjeux, investi·es dans la mise en œuvre des décisions politiques de leur gouvernement, ceux-ci et, surtout, celles-ci sont déjà trop souvent confronté·es à des accusations de militantisme dans l’exercice de leurs missions. En évinçant Agnès Saal, la ministre de la Culture donne du crédit à ces accusations et ouvre la voie à la possibilité d’une véritable purge dans la (haute) fonction publique.

La menace cible tout·es les fonctionnaires chargé·es des politiques qui ne trouveraient pas grâce aux yeux d’un gouvernement Rassemblement national. Quel avenir pour les nombreux·euses professionnel·les qui, dans l’Etat, portent par exemple les politiques de transition écologique, de lutte contre le racisme et plus largement d’accès de tou·tes les citoyen·nes à leurs droits ? Le gouvernement, après avoir déjà fragilisé ces politiques, semble ouvrir la voie à une véritable chasse aux sorcières contre ces fonctionnaires.

Pour toutes ces raisons, le choix de la ministre de la Culture, en période de grande incertitude politique, a de quoi inquiéter. En tant que sociologues et politistes spécialistes des enjeux d’égalité dans l’administration et le secteur culturel, nous rappelons l’impérieuse nécessité de politiques volontaristes et appelons au maintien d’expert·es engagé·es au service de leur mise en œuvre.

« Quand on voyage en tant que fille, on n’apprend rien du tout sur le monde. On apprend seulement qu’il y a un regard qui ne nous appartient pas. Et c’est drôle, parce que je sais que certains d’entre vous diront que j’exagère. Or, c’est ça qui est terrible : je n’exagère pas. Dans chacune des auberges de jeunesse, j’ai dormi en haut de l’un des lits superposés – pour garder un œil sur tout. Dans chacun des trains, je me suis arrangée pour être près de l’allée – afin de pouvoir fuir si nécessaire. Et dans chaque rue, j’ai regardé les foutues dalles du trottoir pour ne pas envoyer, à aucun prix, un signal pouvant être mal interprété. Même si ces dalles ressemblent plus ou moins à celles d’Amsterdam, vous voyez ? Alors qu’on bourlingue pour bien autre chose que ces maudites dalles. C’est là ce qu’on apprend quand on voyage en tant que fille. »

Tobi Lakmaker, Ma sexualité en toutes lettres, traduit du néerlandais par Daniel Cunin, La Peuplade.

ET SINON, LE BOULOT ?

Avec mes camarades de jeu, on tente d’avancer,

de construire et même de rire…

si, si !