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CORINNE MERLE

Sortir de sa grotte pour le chant des martinets ?

30 Avril 2020 , Rédigé par corinnemerle.over-blog.com Publié dans #Corinne Merle, #Comment Virginie D. a sauvé ma vie...., #Lettre du dernier jour du mois

Magnifique !

Je me suis remise à lire
(c’est tellement bien d’avoir une voisine lectrice, merci Isabelle sans toi j’étais à sec.)
Les titres des livres qui m’attendent me murmurent comme un haïku :
 
Passage des Ombres
Vers la beauté
Antan d’enfance
Tous, sauf moi
La femme de Bratislava

 
 
Magnifique, comme tous les ans, les martinets sont revenus à Paris. Ils n’ont pas besoin de nous dehors pour piailler joyeusement.
 
Magnifique ! J’ai retrouvé ma grotte.

C’est l’endroit où j’aime me retrouver, parce que j’en ai besoin pour me soigner, parce que c’est aussi mon outil de création. Bien entourée, bien enfermée, bien au chaud, bien à l’ombre, je peux être ce que je suis, enfin enlever toutes mes peaux, redevenir jeune et vieille, animale et végétale, bonne et mauvaise.
Ici je n’ai besoin de personne pour être toutes les couleurs, toutes les douleurs, tous les bonheurs. Ici, je suis nombreuse et une. Tout et rien !
Plus de temps ou plutôt un temps unique, où la rêverie se mêle à l’ennui, où mon corps danse avec mon esprit, ma respiration avec mon âme.
C’est le rendez-vous avec l’inconfort du vide et la palpitation amoureuse d’y aller.
C’est ne rien savoir, et me sourire.
C’est la peur aussi d’en sortir, pourquoi, pour qui, comment ?
Il va falloir oser déployer, moi la nouvelle, ou l’ancienne.
Il va falloir reprendre le goût de l’autre, mais de quel.le autre ?
Tremblante, il va me falloir dire mes choix. Forte il va falloir sourire, ou crier, ou pleurer à la lumière.
Peut-être même oser une grimace, et tourner le dos.
Peut-être oser un autre geste…

 

 
◊  ◊  ◊

PLAISIRS 
 
J’ai découvert Colette Magny, cette blanche à la voix de noire, enfant, grâce à un disque à la maison : un beau matrimoine (merci maman !)
C’est aussi le souvenir de la chanson que je fredonnais pour endormir mon bébé « Le p'tit Quinquin »
Une de ses proches, dans cette émission évoque Colette Magny en ces termes : «  Colette avait beaucoup de rythme, mais aucun rapport avec la mesure… » Ça me parle !
 
Et puis voir, revoir : L'une chante l'autre pas (Agnes Varda, 1977)


FÉMINISME

Rien d’étonnant à ce que l’interview de Silvia Federici m’ait passionnée : 
« Et comme tou­jours, le troi­sième objec­tif est de dépas­ser les dif­fé­rentes divi­sions qui existent encore entre les femmes : raciales, sexuelles, d’âge, etc. C’est un objec­tif cen­tral car les divi­sions et les hié­rar­chies sont ce qui nous affai­blit le plus, et elles consti­tuent l’arme la plus puis­sante pour créer de nou­veaux conflits, pour nous signi­fier que nous aurions des inté­rêts dif­fé­rents et pour faire en sorte que nos éner­gies se dis­persent en luttes intes­tines sec­to­rielles. »
« Le fémi­nisme d’État est au service du déve­lop­pe­ment capi­ta­liste »
 
 

CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
 
Tout ce qui est nôtre s'efface,
Tout ce qui est nôtre demeure
Et plante sa moisson jusqu'en l'extrême hiver.

​​​​​​​La lumière s'adosse aux monstres,
L'âcre langue des morts se rachète en promesses de rosée.
Voici, une fois encore, que nous voulons savoir.
 

Andrée Chedid, extrait du poème "Terre des présages" dans le recueil Terre regardée (1957)
 
ET SINON, LE BOULOT ?
 
Donc le festival d’Avignon, c’est mort…
Cette année nous n’aurons pas la possibilité de rencontrer le public,
Nous n’aurons pas la possibilité de nous faire connaître et peut-être de jouer dans la programmation des théâtres en 2019-2020 et même 2020-2021…

Pour l’instant, nous ne savons rien (je ne me rappelle même pas du nom de notre ministre de la culture…peut-être a-t-il un rapport avec un vin alsacien. Non ! Les alsaciens.nes sont fiables et ont des têtes de bons.nes-vivant.e )
Comment et quand les salles de spectacles vont ouvrir à nouveau ? Pas d’idée…
Aucune visibilité sur les désirs du public, car le public n’est pas qu’une économie qui doit se remettre en marche…
Ce sont des personnes qui auront besoin d’être ensemble, de se toucher, de se parler, de s’embrasser.
 
Aussi j’ai envoyé dès le 21 avril une lettre à des « professionnel.les ».
Bien évidemment vous pouvez la lire, la partager à volonté !
Elle commence comme cela :
 
« Cher.es partenaires des circuits courts
Le Festival d’Avignon 2020 est annulé, mais le cœur du spectacle vivant bat encore !
Nous le savions déjà, nous l’espérions, mais devant cette situation exceptionnelle, il est maintenant urgent d’inventer de nouvelles façons de nous rencontrer pour pouvoir travailler ensemble.
Vous ne pourrez pas découvrir cet été COMMENT VIRGINIE D. A SAUVÉ MA VIE.
Alors COMMENT FAIRE ? »

Vous pouvez lire la suite ici
 
 ◊  ◊  ◊
 
MERCI de vos retours chaleureux ou choqués, de vos mots d'encouragements, doux et sincères et de votre enthousiasme pour cette lettre du dernier jour du mois.
Merci de ce lien : vous m’êtes précieuses et précieux ; ne changez rien !
 
 
 
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