Voyages de la source de La Souterraine …💦💧💦 à l’embrasement de Cergy
La lettre du dernier jour du mois #11
NOVEMBRE
J’ai beau me préparer, penser que je suis prête à réagir, garder mon armure… Il m’arrive encore d’être ébranlée par la violence masculine.
Au début de ce beau mot de novembre j’ai assisté à une très chouette lecture. J’étais heureuse, émue, conquises par ce que je venais d’entendre et de voir, ALZHEIMÈRE & FILS, par les frères JENNY, Luc et François. Encore bravo et vivement le spectacle complet !
A l’issue de cette lecture, j’échange avec un homme que je connais, il est accompagné par un autre homme. Le premier me demande des nouvelles de Virginie D., je lui en donne. L’autre personne commence à me fixer, c’est lourd. Puis il me dit d’un coup « Il ne faut pas oublier que les femmes violent aussi ». Je lui rappelle que c’est vraiment à la marge, 98% des viols sont commis par des hommes, et comme dit Virginie Despentes : les femmes ne se sont pas emparées du viol. Ça je n’ai pas eu le temps de lui dire, car tout en continuant de me fixer de son regard lourd il me jette « Moi par exemple j’ai été violé par une femme à 12 ans. Il faut aussi parler de ça ». Je continue de parler, sans dénigrer ce qui lui est arrivé, et je parle du poids du patriarcat, de sa violence. Il me coupe, et me sort le raisonnement suivant : avant, c’était les femmes qui gouvernaient, on a trouvé des statues de ces femmes puissantes dans tous les continents. Puis les femmes ont choisi donner le pouvoir aux hommes.
La personne que je connaissais (l’autre homme donc) a tenté de faire une diversion, j’étais à deux doigts de me liquéfier ou d’exploser, je ne sais plus. Encore un exemple de “Mansplaining” : un concept popularisé par les féministes américaines dans les années 2010 qui désigne une situation où un homme (en anglais « man ») expliquerait (en anglais « explain ») à une femme quelque chose qu'elle sait déjà, sur un ton généralement paternaliste ou condescendant.
Sans doute une réaction à la forte et courageuse prise de parole d’Adèle Haenel qui explique pourquoi elle sort du silence.
Quel mois dense que ce mois de novembre 2019 !
Que d’heureux travaux (oui j’adore travailler), de belles rencontres, d’émotions riches !
Quelle chance que de pouvoir vivre cela !
Merci à toutes les déesses de s’être alignées, et si je peux me permettre un vœu : Continuez !
Et bien sûr c’est maintenant le temps du partage de mes joies :
- Celle de retrouver mon texte, de le redécouvrir après quelques mois de repos, le revisiter, le flairer, y flâner, et finalement m’avouer qu’il était bien construit, bien écrit : j’ai simplement changé deux ou trois bricoles depuis le festival d’Avignon.
- Retrouver mon compère François Jenny pour les séances de travail (oui, c’était bon de le revoir, quelle chance j’ai qu’il nous accompagne avec Virginie D.)
- Ouvrir la valise, sortir le décor, remettre le costume et l’ajuster.
- Et puis hop, partir sur les routes en direction de la Creuse pour le Centre Yves Furet à La Souterraine…ma source, puisque c’est là-bas que j’ai créé Omelettes amoureuses. J’ai une immense reconnaissance à Martine Larigauderie qui s’est battue comme une lionne pour accueillir cette nouvelle proposition. Martine, je l’ai rencontrée en 2015 à Avignon, avec le spectacle Réparations en cours : c’est déjà une longue route. Merci ! Pour ce beau et grand plateau, Luc Jenny nous a imaginé des somptueuses lumières (imaginez j’avais même un dressing pour mes chaussures - J) L’équipe technique a été très efficace ! Une représentation de rêve.
- Puis, immense changement : nous nous sommes installé.es au Carreau de Cergy, un lieu d’exposition ou Luc Jenny a fait des miracles : en quelques heures il a fait des lumières avec (désolée pour l’expression) des bouts de chandelles. Encore une fois imaginez : il y avait une boule à facette pendant que je dansais ! Quelle performance, quelle ambiance, quel accueil du public, de l’association du Côté des femmes, et des équipes de la ville de Cergy. Et oui, je suis d’accord avec vous : c’est à refaire !
PLAISIRS et AUTOPROMOTION
FÉMINISME : VIRGINIE D. AU COEUR DE LA SEMAINE DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Immense fierté : COMMENT VIRGINIE D. A SAUVÉ MA VIE a inspiré Le Collectif Féministe Éphémère de la Creuse.
Des affiches ont été placardées sur les vitrines de certains commerces de la ville et une installation très percutante a pris place à l’entrée du centre : "Si tout va bien, dans 12 féminicides c'est noël"
La radio Alouette revient sur « Les messages chocs »
Deux courtes interventions : la première de ma part, un peu stressée car nous étions en plein montage et pas vraiment en avance, et l’autre du l’adjoint, un peu stressé par les affiches dans sa ville et les commerçant.es…
Après le spectacle : les échanges
Je n’ai pas encore eu le temps de les transcrire pour vous en offrir des extraits, mais promis ça va venir !
CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
ET SINON, LE BOULOT ?
Je n’ai pas grand-chose à ajouter si ce n’est que sans vous, je, nous ne pourrions faire tout cela…
Alors si cela vous dit de participer à la collecte 2019 vous avez encore un mois -:))))
Si vous préférez nous faire parvenir vos dons par chèque voici l’adresse :
COME PROD
10, rue du Sergent Maginot – 75016 Paris
Je vous embrasse chacune et chacun.
Prenez soin de vous et à très bientôt.